La légalité internationale, axe de la politique étrangère de l’Algérie

Sabri Boukadoum l’a rappelé

Avec le soutien au droit des peuples colonisés à l’autodétermination, le respect de la souveraineté des pays, la non-ingérence dans les affaires internes et le règlement des différends par voies pacifiques et la solidarité entre les peuples, œuvrer dans le cadre de la légalité internationale est un des grands axes de la politique étrangère de l’Algérie.

Notre ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, l’a rappelé vendredi lors d’une Conférence internationale organisée par l’Institut de recherches Brookings de Washington. Il a mis l’accent sur «la mise en œuvre des décisions de la légalité internationale, en vue de mettre un terme aux crises dans notre environnement régional». Soulignant dans son compte Tweeter, «l’importance de promouvoir les solutions pacifiques et mettre en œuvre les décisions de la légalité, en vue de mettre un terme aux crises dans notre environnement régional», le chef de la diplomatie algérienne à insisté sur le rôle attendu des Etats-Unis face aux multiples défis qui se posent au double plan continental et international. La légalité internationale est le fondement du soutien de l’Algérie à la cause palestinienne, pour le recouvrement des Palestiniens de leurs droits nationaux, et à la cause sahraouie, pour la décolonisation du Sahara occidental.
Pour rappel, lorsque le Front Polisario a décidé de proclamer le 27 février 1976 la République arabe sahraouie démocratique (RASD) après le retrait de l’occupant espagnol, suite à la signature de l’accord tripartite de Madrid le 14 novembre 1975, c’était pour barrer la route à toute approche de consécration du statut de colonie du Sahara occidental, mais, également réaffirmer le rejet du peuple sahraoui de toute solution à contre- courant de la légalité internationale. La légalité internationale a contraint, récemment, la filiale ContiTech de Continental à ne pas renouveler son contrat d’approvisionnement avec le groupe marocain (OCP) qui exploite illégalement la mine de phosphate de Boucraa au Sahara occidental occupé. Cela a été signifié par le géant allemand à l’observatoire international Western Sahara resource watch (WSRW) dans une correspondance.
«Nous félicitons Continental de ne pas avoir continué de s’approvisionner des réserves du Sahara occidental. Le Maroc n’a pas le droit d’exploiter la mine de phosphate sur les terres occupées. Ces ressources appartiennent au peuple sahraoui opprimé», a déclaré Sara Eyckmans coordinatrice de WSRW. Continental a été la deuxième entreprise en l’espace de quelques mois à annoncer la fin des activités au Sahara occidental occupé. En octobre 2020, la société suédoise d’équipements miniers Epiroc avait annoncé qu’elle ne fournirait plus d’équipements de forage à la mine de phosphate de Boucraa au Sahara occidental occupé. Une douzaine de clients d’OCP ont cessé d’acheter les minerais issus des territoires sahraouis occupés par souci de droits de l’Homme et de droit international, comme décrit dans les rapports annuels de WSRW sur le commerce.
Plusieurs ONG allemandes ont appelé l’entreprise en mars 2020 à «respecter sa responsabilité d’entreprise et à ne pas apporter de soutien économique à l’occupation par le Maroc de certaines parties du Sahara occidental en violation du droit international». Le Front Polisario, seul représentant légitime du peuple sahraoui, s’est toujours ouvertement opposé à ce pillage, et l’a exprimé devant l’ONU à toute occasion, et aux entreprises concernées. Par ailleurs, pour renflouer son économie, le Maroc envisage de légaliser la culture et la commercialisation du cannabis. Selon les données 2019 de l’Office des Nations unies contre les drogues et le crime (UNODC), le Maroc est le premier producteur mondial de cette drogue qui fait des ravages parmi les populations des pays voisins, dont l’Algérie.
De nombreuses voix se sont élevées au Maroc pour que le royaume chérifien s’inspire du modèle de l’entité sioniste, pour autoriser la consommation du cannabis sous couvert des fins thérapeutiques. Par ailleurs, on sait que l’implication de l’armée marocaine dans le trafic de drogue et dans la traite humaine constitue une menace directe pour la paix et la sécurité régionales et internationales. Le Polisario a exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à exercer une pression sur le Maroc afin de cesser ces pratiques qui attentent à la sécurité de ses voisins et de la région toute entière.
Lakhdar A.