Restructurer la CAN, est-ce possible ?

Football :

Le patron du club Mamelodi Sundowns, le milliardaire sud-africain Patrice Motsepe pense que cela est possible et peut atteindre 35 voix sur les 54 possibles lors des prochaines élections. Il tente de le démontrer à sa manière, lors de sa conférence de presse animée ce 25 février. C’est dans ce cadre qu’il a voulu orienter sa rencontre avec les médias en une conférence-programme.

C’est le style de communication qu’il voulut utiliser pour faire passer un maximum de messages en peu de temps. Il a étalé son programme en 10 points pour la présidence de la Confédération africaine de football. Surprenant beaucoup de confrères «le milliardaire sud-africain a assuré qu’il ne veut pas déplacer le siège de la CAF du Caire, qu’il ne se présente pas contre le Maroc. Dans ces déclarations, il n’a pas omis de s’étiqueter candidat de la FIFA pour le scrutin du 12 mars. Et à ce sujet, il n’a pas omis de proposer une CAN tous les 2 ans pour des considérations financières».

Une conférence de presse pour séduire
Un confrère s’est interrogé sur cette sortie de ce milliardaire notamment sur sa surprenante candidature à la présidence de la CAF depuis quatre mois. Et d’ajouter que le Sud-Africain s’est largement rattrapé, à l’occasion de cette conférence de presse de plus de deux heures. Plus loin, dans son compte rendu, il fera remarquer «celui qui a fait fortune dans le secteur minier est venu présenter un programme en dix points, sans surprise». Souriant et détendu, il se lance dans un long monologue sur la nécessité d’attirer les investissements du secteur privé dans le foot africain, en présence notamment de l’homme d’affaires congolais Moïse Katumbi, venu le soutenir. «Lorsque vous avez une fille que vous aimez, parlez-lui gentiment, impressionnez-la, persuadez-la et vous réussirez», ose-t-il, dans une métaphore.

Football africain pour unir l’Afrique
«Nous devons restructurer la Coupe d’Afrique des nations dans les deux années qui viennent. Il y a eu des discussions pour savoir si elle devait se dérouler tous les 4 ans ou tous les 2 ans. Personnellement, au départ, je pense qu’elle devrait rester tous les 2 ans. Nous avons besoin de l’argent des compétitions de la CAF !» Des réflexions auront toutefois lieu au sujet de la CAN et des autres événements. Patrice Motsepe en a profité pour répondre à certaines inquiétudes en Égypte et au Maroc, deux poids lourds du foot africain. «Il n’y a pas d’intention de déplacer le siège de la CAF du Caire en Afrique du Sud», a-t-il insisté. Et il n’est pas là pour nuire aux intérêts marocains ou ceux d’un autre pays. «Je veux utiliser le sport pour unir l’Afrique», lance-t-il. Et de poursuivre «le football soulèverait sans doute la coupe en matière de désinformation», s’amuse-t-il ensuite, peu avant de répondre à une question sur un soutien supposé à sa personne de la part de la Fédération internationale et du patron de la FIFA Gianni Infantino. «Ils ont dit la même chose au sujet du président de la Fédération de Mauritanie [Ahmed Yahya, Ndlr]», sourit-il.

Le football africain, meilleur du monde ?
Patrice Motsepe affirme avoir été plutôt frileux lorsqu’on est venu le chercher pour tenter de succéder au Malgache Ahmad, à la tête de la CAF. Mais le voilà décidé à réformer l’institution au pas de charge afin que le foot africaine devienne «le meilleur du monde». Parmi ses soutiens présents dans la salle, hormis Moïse Katumbi, on trouve les présidents des fédérations d’Afrique du Sud, du Mozambique, du Nigeria… Celui du Conseil des associations de football en Afrique australe (Cosafa), le Zimbabwéen Philip Chiyangwa, affiche sa confiance. Pour lui, Patrice Motsepe peut atteindre 35 voix sur les 54 possibles lors de l’élection du président de la CAF du 12 mars à Rabat. En 2017, le Cosafa avait accompagné le Malgache Ahmad jusqu’à la victoire.
Synthèse H. Hichem