Le temps de la bataille économique

Conseil des ministres

Une semaine après le remaniement du Gouvernement qu’il a opéré dimanche dernier, le Président Abdelmadjid Tebboune a présidé, hier 28 février 2021, au siège de la Présidence de la République, la réunion périodique du Conseil des ministres.

Le communiqué de la Présidence de la République qui donne l’information précise que ce Conseil des ministres est consacré à l’examen et à l’endossement de plusieurs exposés sur la relance de l’économie nationale et le suivi de la prise en charge des préoccupations des citoyens. Cette réunion a eu lieu dans un nouveau contexte marqué par la grâce présidentielle décrétée par le Président Tebboune, le 18 février, à l’occasion de la Journée du Chahid et du 2ème anniversaire du Hirak, authentique béni, et qui a permis l’élargissement de 59 détenus. Dans le même sens, le Président Tebboune a également décidé la dissolution de l’Assemblée populaire nationale (APN), décriée à cause du rôle néfaste qu’a joué l’argent dans les élections législatives de 2017. La perspective du renouvellement, dans quelques mois, de l’APN sur la base d’une loi qui exclut les puissances de l’argent du processus électoral, exige du Gouvernement de passer à la vitesse supérieure et donner «le meilleur» au citoyen algérien, conformément aux instructions du Président Tebboune.
La relance économique apparaît comme la première priorité du gouvernement. Il s’agit de remettre l’Algérie dans la voie du développement national et répondre aux besoins du pays dans tous les domaines. En août 2020, alors qu’il présidait l’ouverture de la conférence nationale sur la relance économique et sociale, le Président Tebboune avait fixé l’objectif escompté : réduire, à partir des deux prochaines années, la dépendance financière aux hydrocarbures à 80% contre 98% actuellement. Le contexte de la crise sanitaire créée par la pandémie de Coronavirus a conduit, dans notre pays, au ralentissement de nombreuses activités économiques, voire pour certaines, à leur arrêt avec un impact social très lourd en pertes d’emplois et de revenus pour une grande partie de la population.
Pour le Président Tebboune, le temps est venu de se lancer dans «l’édification de l’économie et de l’investissement». Il avait exhorté les investisseurs à «adhérer à la stratégie tracée pour la relance de l’économie et l’investissement créateur d’emploi et de richesses, en s’écartant de l’économie fourvoyée, axée par le passé sur l’importation et la surfacturation». Dernièrement, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a fait état de mesures pour contribuer à la promotion de la diplomatie économique, dont notamment la mise en place d’un réseau interactif des chargés d’affaires économiques et commerciales auprès de nos missions diplomatiques et consulaires à travers le monde. Ces mesures, susceptibles de renforcer la diplomatie économique, s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de la conférence nationale sur le Plan de relance pour une nouvelle économie, présidée en août dernier par le Président Tebboune, qui avait souligné alors «l’impératif d’œuvrer à l’édification d’une économie nationale diversifiée à même de renforcer notre sécurité alimentaire et immuniser notre Nation contre la dépendance excessive au secteur des hydrocarbures».
Sabri Boukadoum a indiqué que la réalisation de cet objectif implique «l’adaptation du dispositif diplomatique pour lui permettre de contribuer concrètement à l’aboutissement du Plan de relance économique tracé», annonçant «la mise en application d’une série de propositions issues du groupe de travail, mis sur pied en octobre 2020». Ces propositions portent sur «la création d’un réseau interactif pour les chargés d’affaires économiques et commerciales auprès de nos missions diplomatiques et consulaires à travers le monde, l’ouverture d’un bureau d’information au niveau du ministère des Affaires étrangères pour l’accueil des opérateurs et exportateurs algériens et le renforcement de la Direction de promotion et de soutien des échanges économiques, en tant que structure centrale et axiale de la diplomatie économique». Le ministre a cité la création d’un portail de la diplomatie économique sur le site électronique du ministère et le lancement d’un programme de formation sur la diplomatie économique au profit des diplomates concernés par le mouvement annuel, ajoutant que cette formation doit s’étendre, à l’avenir, à l’ensemble des diplomates.
Lakhdar A.