«Le variant britannique touche aussi les jeunes sujets»

Pr Kamel Djenouhat :

Le Professeur Kamel Djenouhat, chef de service du Laboratoire central de l’hôpital de Rouiba (Alger) a mis en garde, hier dimanche, contre la propagation du variant viral britannique du Coronavirus (Covid-19), détecté pour la première fois le 20 septembre 2020 dans la ville de Kent en Grande-Bretagne.

Appelant les autorités à plus de fermeté afin de faire respecter les mesures barrières dont la désinfection et le port du masque, notamment, à défaut de faire appliquer la distanciation dans certaines situations ou certains espaces. «La souche anglaise est la plus rapide, la plus dangereuse et la plus contagieuse. Ce variant viral britannique touche aussi les jeunes sujets», a-t-il indiqué, insistant, au passage, sur l’extrême vigilance. Intervenant sur les ondes de la Chaîne III de la radio algérienne dont il était l’invité de la rédaction, le Pr Kamel Djenouhat a regretté que le second PCR suggéré pour les sujets entrants à travers les frontières avec un confinement de cinq jours, ne soit pas appliqué. «Ce qu’il faut savoir, c’est que l’intrusion, chez nous, de ce variant était prévisible il y a quelques semaines», a-t-il dit, regrettant, à l’occasion, cette ouverture d’une part et ce relâchement des citoyens de l’autre.
Si l’on fait un séquençage de toutes les personnes ayant contracté le Coronavirus (Covid-19), on trouvera au moins 10 personnes porteuses de ce variant, a poursuivi cet immunologue, chef de service du Laboratoire central de l’hôpital de Rouiba (Alger), faisant observer que pour réaliser ce séquençage, le procédé est le même que le Coronavirus. Sauf que, rélève le Pr Kamel Djenouhat, le variant présente des particularités, principalement sa plus grande et rapide transmissibilité. Au début de son apparition, a rappelé l’invité de la rédaction de la Chaîne III de la radio algérienne, le monde scientifique, préconisait, s’agissant du degré de sa létalité, qu’il n’est pas d’une telle virulence mortelle. Mais, relève cet immunologue, les dernières études établissent un phénotype plus dangereux et une mortalité très élevée par rapport aux anciens variants.
«Nous sommes en attente de nouvelles publications à propos pour actualiser nos connaissances en la matière», a poursuivi le Pr Kamel Djenouhat. En Algérie, admet l’invité de la rédaction de la Chaîne III, on est, pour ce qui est de la souche mutante anglaise, dans une situation de cas sporadiques. On est loin d’atteindre le cluster mais ça a, rappelle-t-il, commencé avec un cas (à Blida) avant que ça devenait ultérieurement pandémique pour dépasser les 100.000 cas contaminés actuellement. Pour sa part, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), le Dr Lyes Merabet a exprimé les craintes des personnels soignants depuis notamment l’apparition du variant britannique du Covid-19. Evoquant, au passage, les caractéristiques de ce nouveau variant apparu récemment en Algérie, principalement sa vitesse de propagation qui est de plus de 50 % comparativement à la version classique du Coronavirus.
R. M.