Le chef de l’Etat met de l’ordre dans le secteur

Pêche et ressources halieutiques

Longtemps ciblé par de fortes critiques, de campagne de spéculation, le secteur de la pêche et des ressources halieutiques pourrait connaître un nouveau souffle, et ce, par les nouvelles décisions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans le dernier Conseil des ministres.

En effet, le chef de l’Etat a insisté, lors de cette réunion, sur la lutte contre la bureaucratie, en tant que fatalité, à travers un travail de terrain pour éliminer les obstacles entravant l’investissement dans divers domaines, libérer les initiatives et regagner la confiance en les dispositifs de l’Etat, chargés de l’accompagnement des porteurs de projets. Le président de la République a également ordonné la mise en place de parcs maritimes en vue d’augmenter les produits halieutiques avec précision et explications des causes réelles de la flambée des prix. Il a, notamment, appelé à la création de projets juvéniles créateurs d’emploi, l’encouragement des expériences réussies et la réhabilitation de la pêche en la rendant accessible à tout un chacun, contrairement à la situation actuelle.
Il faut savoir que selon les derniers chiffres communiqués par l’Office national des statistiques (ONS), la production nationale a atteint 104.881 tonnes en 2019 contre 120.354 tonnes en 2018, enregistrant une baisse de sa croissance annuelle de près de13%. Ce recul de la production des pêches de capture s’explique principalement par le fait que 44,4% de la flotte sont des «navires inactifs», selon les dernières données de l’Office sur les principaux indicateurs du secteur de la pêche pour l’année 2019.
Par groupes d’espèces, à l’exception des poissons démersaux, qui ont représenté 7,4% de la production globale, avec une hausse de production de plus de 31%, les autres espèces ont connu des baisses de la production en 2019 et par rapport à 2018. La production des poissons démersaux a atteint 7.742 tonnes contre 5,884 tonnes, en hausse de 31,6%, indiquent les données statistiques de l’Office. Les quantités de poissons pélagiques pêchés (y compris le thon rouge), qui ont représenté plus de 72% de la production globale, ont atteint 75.916 tonnes contre 92,330 tonnes, en baisse de 17,8%, suivie de la production des poissons mollusques avec 892 millions de tonnes contre 1.593 millions de tonnes (-44%), les crustacés avec 2.142 tonnes contre 2.192 tonnes (-2,3%), les raies et squales avec 197 tonnes contre 355 tonnes (-44,5%) et enfin la production plaisancière et aquacole qui a connu une relative stagnation avec 17.992 tonnes.
Les poissons pélagiques sont ceux qui vivent en dessous de 200 mètres de profondeur de la mer (thon, maquereau…) alors que les poissons démersaux sont ceux qui vivent au-dessus du fond et sont très dépendantes du fond d’où elles tirent leur nourriture (dorade, merlu, merlan, morue…). Par zone d’activité aquacole, la pêche continentale (barrage, lac, bassins agricoles et plans d’eaux) a produit 2.230 tonnes en 2019, soit 47,1% de la production totale, accusant une baisse de 27,4% par rapport à 2018. Pour ce qui est de la pisciculture d’eau marine et de la conchyliculture, la production a atteint 2.505 tonnes, enregistrant une augmentation de 23,5%. Quant à la répartition régionale de la production halieutique globale, l’Office précise, que la plupart des 14 wilayas côtières ont affiché un recul de la production à l’exception des wilayas de Skikda (+24,7%), Boumerdès (21,4%), El-Tarf (17,9%) et Annaba (14,5%).
La wilaya de Ain Témouchent, même avec une chute estimée à plus de 33%, demeure toujours la première productrice de poissons avec une production évaluée à 15.426 tonnes, soit près de 15% de la production nationale. Concernant le commerce extérieur des produits halieutiques, l’ONS indique que 1.999,3 tonnes ont été exportés en 2019 pour une valeur de 9,14 millions de dollars contre 4.158,6 tonnes pour une valeur de 12,38 millions de dollars en 2018, soit une baisse de près de 52% en volume et de 26,2% en valeur. En revanche, le volume des poissons vivants, qui représentent près de 40% du volume global de ces exportations, a augmenté de 98,8%, passant de 395,2 tonnes en 2018 à 785,6 tonnes en 2019, a ajouté la même source. Les importations, par contre, ont augmenté de 13,6% en volume, atteignant 35.064,6 tonnes contre 30.862,5 tonnes en 2018. Cette variation haussière s’explique notamment, par «l’augmentation des importations des filets de poissons et des poissons frais, avec respectivement +37,9% et +44,5%».
Djamila Sai