Le Président tunisien réunit les ambassadeurs des Etats de l’Union européenne

Le Parti des travailleurs accuse Ennahda d’être derrière la crise politique actuelle

Le président de la République tunisienne a souligné dernièrement que «l’instabilité politique ne signifie pas l’instabilité gouvernementale». Les potentialités que renferme la Tunisie lui permettent de renforcer sa démocratie et de se prémunir contre des calculs politiques. Confinés, Kais Saied s’exprimait mardi, au cours d’une réunion au Palais de Carthage, avec une délégation des ambassadeurs des pays de l’Union européenne accrédités à Tunis conduite par Marcus Cornaro, ambassadeur de l’UE.

«La lutte contre la corruption, la restitution des fonds volés, l’acquisition des vaccins Covid-19 et les méga-projets comme la «Cité médicale de Kairouan» et un TGV reliant Bizerte au Sud tunisien, n’en demeurent pas moins importants que les autres projets de partenariat avec l’UE», a-t-il indiqué. La rencontre a été l’occasion pour le président de la République d’affirmer son attachement à la Constitution et à l’État et à la société de droit. Il a rappelé les constantes de la politique étrangère de la Tunisie. Le président a mis en exergue le rôle que la femme tunisienne dans divers domaines. Il a évoqué, l’importance du rôle de la société civile qui constitue, aujourd’hui, a-t-il fait observer, le vrai leitmotiv de la vie politique. Sur un autre plan, la réunion a permis de passer en revue la stratégie de coopération entre la Tunisie et l’UE et les relations bilatérales de la Tunisie avec les pays membres, outre les questions en rapport avec le rôle de la Tunisie dans son environnement et dans l’instauration de relations équitables avec ses partenaires européens. Il a aussi précisé un besoin d’une nouvelle approche pouvant aboutir à des solutions durables à des questions comme la migration, les fonds détournés à l’étranger et la coopération économique et financière en insistant sur la solidarité entre les pays pour faire face à la pandémie et aux divers problèmes qui se posent actuellement.
Marche du Parti des Travailleurs (PT) contre le système au pouvoir
Samedi dernier la marche du Parti des travailleurs (PT) contre le système au pouvoir et le mouvement Ennahdha s’est subitement déclenchée au centre-ville de Tunis par le Parti des travailleurs et conduite par son secrétaire général Hamma Hammami pour «dénoncer le système au pouvoir» et exprimer son «opposition au mouvement Ennahdha», parti majoritaire au Parlement, qu’il accuse d’être responsable de la crise politique, économique, sociale et morale dans le pays. Selon l’agence tunisienne, la marche a démarré de la Place Bab El Khadhra, en passant par la place de la République pour arriver à l’avenue Habib Bourguiba, où environ 200 personnes ses sont rassemblées place Ibn Khaldoun, une autre manifestation étant organisée par Ennahdha à avenue Mohamed V, près de la Place du 14 janvier. Deux organisations rattachées au parti : l’Union de la jeunesse communiste de Tunisie et «Moussawat», outre l’Union des forces de la jeunesse de gauche, une organisation proche du parti étaient présentes.
Dans sa déclaration, Hamma Hammami a indiqué que «cette initiative a eu lieu en coordination avec d’autres forces qui n’avaient pas réagi positivement à notre appel à manifester». «Les Tunisiens doivent entendre une autre voix autre que celle du mouvement Ennahdha, qui est depuis 10 ans au pouvoir et se présente comme une victime, alors qu’il est le seul responsable de la crise que connait le pays à tous les niveaux», a-t-il souligné. Et d’ajouter : «Nous sommes aujourd’hui dans la rue pour dire assez à ces agissements qui jouent avec les intérêts du pays et du peuple, et aux Tunisiennes et aux Tunisiens d’assumer leurs responsabilités quand les gouvernants refusent de résoudre la crise». De son côté, le président du mouvement Ennahdha et le président du parlement Rached Ghannouchi, ont appelé tous les partis et toutes les forces politiques au dialogue, en évitant l’exclusion et la rancœur.
Dans cette marche sous le signe de la défense des institutions devant des partisans venus des différentes régions, Ghannouchi a fait observer que le pays, qui est capable de contenir les différentes appartenances, est aujourd’hui, exaspéré par la haine et les animosités et que son parti reste ouvert à tous. Relevant que l’unité nationale et le dialogue sur des questions majeures qui préoccupent les Tunisiens sont, aujourd’hui, plus que jamais nécessaires. Ghannouchi a, aussi, souligné l’urgence d’entamer les réformes à haut niveau. La réforme politique passe, inévitablement, par le dialogue, a poursuivi Ghannouchi qui a fait observer que la situation actuelle est marquée par la division et les désaccords. «Le président de la République, le chef du gouvernement et le président du parlement ne discutent pas entre eux, ils se disputent à travers les médias. Le président d’Ennahdha assure que la toute prochaine période verra l’installation de la Cour constitutionnelle et l’amendement de la loi électorale, informe-t-on.
Oki Faouzi