«Nous devons rassembler la famille du handball algérien»

Tahar Alioui (candidat à la présidence de la FAHB) :

Tahar Alioui est conseiller en sport, spécialité handball. Actuellement président de la Ligue de wilaya de Béjaïa, ex-secrétaire général de la Fédération algérienne de handball, il est aussi ex-membre du club de la JS Awzellagen. Ex-enseignant à l’université de Béjaïa, Tahar Alioui souhaite mettre son expérience au service de la FAHB. Suivons-le…

La Nouvelle République : vous confirmez votre candidature pour la présidence de la FAHB, et non au bureau fédéral ?
Tahar Alioui : Effectivement. Je confirme que je suis candidat à la présidence de la FAHB et non pas comme membre au bureau fédéral comme cela a été colporté récemment.

Vous avez donc un plan d’action. Est-ce que vous allez revoir le système de compétition du championnat, par exemple, qui est d’un niveau faible avec des répercussions sur le niveau de la sélection ? Qu’en sera-t-il du développement du handball à l’intérieur du pays, il faut trouver des moyens…
Actuellement, on ne peut pas changer de système de compétition. Il sera maintenu pour les deux prochaines saisons afin de ne pas sanctionner les clubs qui ont traversé une période difficile avec la Covid-19. Toujours est-t-il que toute forme de modification du système de compétition doit émaner du Collège technique national et doit avoir l’accord préalable des membres de l’assemblée générale. Dans mon plan d’action, j’ai prévu une série de mesures qui sont censées redresser cette situation. Toujours est-il que l’aspect financier dont souffrent les clubs et la Fédération a pesé très lourd dans cette situation dans notre pays. Le développement du handball varie d’une région à une autre. Je pense qu’à l’Est algérien, on a noté une certaine ascension en matière de clubs de l’élite par rapport à d’autres régions qui ont connu une certaine stagnation, voire régression.

Est-ce que vous êtes ce rassembleur que tout le monde attend, à savoir faire appel à des compétences algériennes, même si vous n’êtes pas forcément d’accord avec certaines d’entre-elles ?
Bien évidemment que je dois être rassembleur et que je n’ai aucun problème avec qui que ce soit. Je ferai appel à toutes les personnes qui peuvent apporter un plus, chacun dans son domaine et sans exclusion aucune. Je favoriserai toutes les compétences, notamment techniques qui ont fait leurs preuves. Je veillerai également à ce que tous les joueurs qui ont des capacités techniques avérées figurent dans les différentes sélections nationales, sans parti pris. Je veillerai également à la promotion du handball féminin et au développement de notre discipline dans le Sud algérien.

Quel sera votre priorité ?
Tous les aspects liés à la discipline constituent une importance capitale. Cependant, il y a deux axes prioritaires sur lesquels on doit s’atteler, il s’agit du développement et de l’élite sans lesquels on ne pourra pas avancer.

La relance du handball, qui est en nette régression, a besoin d’un bureau fédéral fort, il vous faut un BF fort…
Vous savez, la composante du bureau fédéral est certes importante, mais avec le mode électoral actuel, on ne peut pas faire les choix que l’on veut. Toujours est-t-il, et en cas de carences dans ce sens s’il y en a bien sûr, on peut pallier à cela par un renforcement des commissions spécialisées par des compétences dans les différents domaines puisque la réglementation nous le permet.

La régression du handball perdure, pourquoi selon vous ?
La régression du handball national perdure effectivement, et cela depuis des décennies. Les raisons de cette régression sont dues à plusieurs facteurs, entre autres, l’insuffisance du soutien financier accordé à nos clubs par les autorités locales. Cette situation s’est répercutée directement sur la formation des joueurs. Aujourd’hui, nos clubs alimentent nos équipes nationales en joueurs de niveau tout juste moyen. Par contre, pour d’autres clubs, cela fait des années qu’ils n’ont pas pourvu la sélection en joueurs. S’ajoute à cela, le nombre très réduit de joueurs algériens qui évoluent à l’étranger.
Cette situation a grandement affecté les prestations de nos équipes nationales. La période à venir sera encore plus difficile à gérer en raison de l’âge avancé de la plupart des joueurs, donc un processus de renouvellement de l’élite nationale s’impose. D’autres motifs continuent de freiner encore la progression de nos clubs, et qui ont trait, d’une part, à la disponibilité des infrastructures sportives notamment dans les grandes villes où il y a une grande concentration de clubs, et d’autre part, à la qualité desdites infrastructures sportives et qui ne répondent, généralement, pas aux exigences de l’IHF et de la pratique du handball de haut niveau.
La formation des cadres techniques ainsi que leur perfectionnement ont constitué des facteurs bloquants pour la progression de notre discipline. Il est impératif que les pouvoirs publics se penchent sur la situation de cette discipline porteuse de titres et de médailles. Les hautes autorités doivent instaurer le professionnalisme pour le handball, au même titre que pour le football, aux fins de garantir la pérennité de cette discipline qui possède d’énormes potentialités dans tous les domaines.

Un mot sur les techniciens algériens qui font les beaux jours des autres nations alors que nous avons besoin d’eux chez nous. Allez-vous compter sur eux ?
Concernant les techniciens algériens qui se sont expatriés, cela nous incite toujours à revenir au point crucial dont souffre notre discipline, à savoir l’aspect financier. Dans l’état actuel des choses, je pense que la FAHB n’a pas les moyens nécessaires de se payer un technicien de renommée, qu’il soit étranger ou algérien exerçant à l’étranger. Cependant, je rends un grand hommage aux techniciens algériens à travers tout le territoire national qui continuent de lutter pour le bien être de notre discipline, et ce, malgré les contraintes de divers ordres.
Propos recueillis par Sofiane Gassouma