Dès 2025, l’Algérie veut épargner 2 milliards de dollars d’importation

Entrée en exploitation du gisement de fer de Ghar-Djebilet en 2023

L’Algérie est en passe de devenir un pays minier que pétrolier, comme le prédisent plusieurs spécialistes du domaine énergétique qui recommandent le développement urgent de l’industrie minière.

Une aubaine pour le pays pour sortir de sa dépendance à la logique rentière et pour diversifier ses ressources financières, mais surtout  pour arrêter les importations et investir le marché international. C’est l’objectif de la relance des recherches et des études pour l’exploitation prochaine du méga gisement de fer de Ghar-Djebilet. Selon le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, le début de la prospection  de ce site, prévu durant ce mois en cours, permettrait de couvrir la demande locale, alors que l’exploitation effective est prévue à l’horizon de 2023, permettrait au «Trésor public  d’économiser près de 2 milliards de dollars/an, une fois l’importation de ce métal totalement arrêtée, avec possibilité de s’orienter vers l’exportation», a-t-il indiqué, avant-hier, dans un entretien accordé à la revue «Echaab économie».
«L’Algérie pourra renoncer à l’importation du fer en 2025, grâce au projet de Ghar-Djebilet (Tindouf), avec la possibilité de s’orienter vers l’exportation», a-t-il précisé, ajoutant, dans le même sens que «le projet de Ghar-Djebilet augmentera la cadence de sa production pour atteindre 12 millions de tonnes de fer/an, à partir de 2025, ce qui permettra à cette mine de couvrir toute l’activité de transformation du fer en Algérie».
Il est revenu sur l’intérêt particulier que portent aujourd’hui les pouvoirs publics au développement au domaine retenu pour soutenir le taux de croissance du secteur énergétique. L’objectif en premier temps est de doubler la capacité de production de ce site à 12 millions de tonnes/an et d’encourager l’activité de transformation afin de réduire la facture des importations et satisfaire la demande locale. «Les opérations d’exploitation requièrent l’utilisation de techniques modernes, en vue de la dé-phosphorisation à un taux inférieur à 0,05 %, en collaboration avec le partenaire chinois», a déclaré M. Arkab, expliquant que cette entente est scellée «en vue d’être en mesure d’exploiter économiquement le fer, une dé-phosphorisation à un taux de 0,1% y est requise, ce qui est l’un des défis les plus importants du projet de Ghar-Djebilet et de Mecheri Abdelaziz (160 km au Sud de Tindouf) qui dispose d’une réserve de 3,5 milliards de tonnes de fer, avec une concentration élevé en phosphore jusqu’à 0,8 %». C’est un secteur qui a un effet productif direct sur les autres secteurs de transport, d’Énergie et des ressources en eau. Il influence le développement économique et social  dans le pays, notamment, pour les jeunes du Sud, appelés à s’impliquer davantage dans la vie économique. «Le secteur oeuvre en coordination avec les autres départements ministériels (Transports, Ressources en eau et Énergie) à assurer les besoins du projet dont le suivi sera assuré par des experts algériens de haut niveau», a-t-il indiqué, ajoutant que «ce projet peut également générer 3.000 postes d’emploi, dont 1.000 permanents, dès son entrée en phase de production. Cette mine dispose d’une réserve de 3,5 milliards de tonnes de fer».
En misant sur le secteur minier, l’Algérie partage la vision stratégique de plusieurs autres pays africains miniers. L’Algérie veut valoriser cette ressource et se libérer de sa dépendance aux hydrocarbures en renforçant les systèmes d’exploration et d’exploitation de ces sites miniers. Dans une entrevue, le ministre est revenu, également, sur «l’exploitation du marbre et du granit, dont  l’Algérie peut couvrir 200 % de ses besoins, grâce aux gisements dont elle regorge, sachant que la plus grande partie de ces gisements n’est pas exploitée», a-t-il souligné, assurant que l’Etat engage les moyens matériels, financiers et humains nécessaires pour restructurer et redynamiser ce secteur.
Un secteur qui, selon lui, «requiert l’exactitude des données», mettant en garde contre la communication des «indicateurs non vérifiés», estimant que ce secteur exige, également, le recours aux  nouvelles technologies pour une vision globale du secteur minier, notamment en ce qui concerne les types des métaux, leur profondeur et les surfaces de leur concentration».  L’industrie minière représente, désormais, un moteur économique pour toutes les autres zones du pays étant indispensable pour le développement des autres industries de transformation. L’Algérie veut donner un nouvel élan à ce secteur qui exige, toutefois, la mobilisation de compétences hautement qualifiées, du savoir-faire, de la technologie et des capitaux. Pour réunir toutes ces conditions, les pouvoirs publics font appel aux partenaires étrangers et comptent, en revanche, interdire l’exploitation des produits miniers bruts.
Samira Takharboucht