Le football africain menacé

Election pour la présidence de la CAF

Que veut-on faire du football africain ? Quel test la FIFA veut-elle explorer ? Pourquoi l’Afrique du football intéresse-t-elle tellement différentes instances internationales ? Les choses se compliquent pour certains mais pas pour d’autres, ceux qui tiennent à préserver le football africain et ne pas le laisser prendre au piège le 12 mars prochain à Rabat (Maroc).

Le scénario est déjà entamé depuis quelques semaines. Et pour preuve, trois dirigeants auraient négocié des postes clés dans le futur organigramme : Senghor deviendrait ainsi premier vice-président, Ahmed Yahya deuxième vice-président et Anouma conseiller spécial du président. Si cette information se confirme, cela signifierait clairement que le président de la FIFA, Gianni Infantino, récemment en tournée sur le continent, a réussi son coup et que c’est bel et bien l’instance zurichoise qui va tenir les manettes du football africain… C’est ce que rapportent plusieurs médias. Qu’auront-ils en échange de leur retrait ? Pour l’heure, très peu de suppositions se baladent dans les coulisses. Ça se saura le 12 mars. Mais entre-temps, il s’est passé quelque chose à laquelle personne ne s’attendait, et qui va certainement tout chambouler, y compris les stratégies de la FIFA qui voudrait être le capitaine du «paquebot» africain.

La contre attaque qui ferait mouche à Rabat
Nous apprenons par le truchement de quelques médias que l’Ivoirien Jacques Anouma ne fera pas marche arrière comme annoncé il y a quelques temps. Pas question de laisser place à d’autres. Il signe et persiste qu’il maintient sa candidature pour la présidence de la Confédération africaine de football. Il aurait vite compris ce qui se trame, et donc menacerait le contrôle, voire la gestion de la future CAF et donc faire échouer les plans de la FIFA. Cette situation ne plaît pas à l’instance internationale du football. Elle ne figurait pas dans ses plans. Que va-t-elle faire d’ici le 12 mars prochain. Alors que les quatre candidats en lice s’étaient mis d’accord, le week-end dernier, sur une répartition des postes en se rangeant tous derrière le milliardaire sud-africain Patrice Motsepe. L’Equipe révèle ce mardi que Jacques Anouma n’a pas renoncé à se présenter ! «Pour lui, le texte signé à Rabat n’était qu’un PV de réunion qui ne l’engage pas à un accord définitif». Le président de la République ivoirienne, qui le rencontrera prochainement réussira-t-il à le dissuader ? Pas si sûr. L’homme de 69 ans compte bien aller jusqu’au bout. Une aventure qui fera étincelle à Rabat. On apprend par ailleurs que le président ivoirien s’attendait à rencontrer seulement les deux autres candidats d’Afrique de l’Ouest, le Sénégalais Augustin Senghor et le Mauritanien Ahmed Yahya. «Anouma n’a pas apprécié d’apprendre au dernier moment que Motsepe serait également présent à Rabat, il se sentant piégé». La peur enveloppe la FIFA, l’Afrique exhibe ses muscles et dans les coulisses on ne perd pas de temps. Anouma ne baisse pas les bras, au contraire, il retrousse ses manches pour réussir, et obtenir mieux que le poste de «conseiller spécial» qui lui a été promis.

La FIFA s’enflamme
L’Ivoirien commence à faire peur à la FIFA, laquelle userait de ses pouvoirs pour influencer ceux qui espèrent bénéficier en retour de quelques avantages. «Certains estiment d’ailleurs que ce n’est pas un hasard si Anouma a reçu le 26 février un courrier de l’instance dirigeante du ballon rond lui demandant des comptes sur le financement de sa campagne. La FIFA soupçonne le candidat d’avoir bénéficié d’un soutien financier de 15,3 millions d’euros (dix milliards de francs CFA) émanant des autorités ivoiriennes». Une première action, non sportif, encore moins démocratique. La FIFA veut utiliser tous les subterfuges pour arriver à ses fins. Quel match qui finira bien par élire un gagnant au moment où chacun laisse croire qu’il est dans l’exercice plein et entier de ses attributions respectives, en toute légitimité. Ce qui serait loin de concourir à la stabilisation du football africain. «Il est à noter que le candidat ne reçoit pas de financement des autorités ivoiriennes, ces dernières s’étant engagées, à travers le communiqué sanctionnant le conseil des ministres du 20 janvier 2021, à mener des actions diplomatiques et relationnelles pour la promotion de la candidature», a répondu Anouma dans un communiqué. Ce scrutin réserve peut-être encore plus d’une surprise !
H. Hichem