La hausse des prix alimente l’appétit des investisseurs, optimistes

Le prix du pétrole dépasse les 69 dollars le baril à la clôture du marché

Les prix du pétrole sont au plus haut niveau en deux ans. Ils ont dépassé la barre des 69 dollars le baril. Ce vif rebond survient après la 14ème réunion interministérielle, tenue jeudi dernier, entre les 23 pays signataires de la Déclaration de Coopération durant laquelle, les participants ont décidé de maintenir les seuils de production actuels jusqu’au mois d’avril prochain, avant l’ouverture modérée du robinet de l’or noir par la suite.

Cette démarche prudente et la décision de l’Arabie saoudite de prolonger la baisse de ses extractions de pétrole d’un million b/j pour le mois prochain afin de soutenir les prix du pétrole, redonne de l’espoir aux investisseurs du secteur qui souffrent de manque de perspectives depuis plusieurs mois. Grâce aux engagements pris par les pays membres de l’Alliance pour réguler les prix du pétrole, le marché connaît un progrès significatif et les investisseurs reprennent confiance. L’arrivée de la pandémie du Covid-19 n’a fait qu’aggraver la situation, déjà fragile des pays exportateurs du pétrole, notamment, les petits producteurs, à l’instar de l’Algérie qui a vu sa production de brut chuter de plus de 14%. Après une année de sacrifice et de persévérance, les prix retrouvent des couleurs, portés par un espoir d’une accélération de la demande de brut et surtout la reprise rapide de l’activité économique internationale. Les investisseurs restent attentifs à cette évolution, loin des spéculations, inutiles pour un retour à l’investissement actif. Tel est le cas des compagnies des hydrocarbures.
A la clôture du marché pétrolier, avant-hier, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a progressé de 3,9 % à Londres, se stabilisant à 69,36 dollars, alors que celui du baril américain de WTI pour avril a gagné 3,5 %, soit 66,09 dollars, le plus haut niveau en 22 mois. En seulement deux jours, les prix du pétrole ont augmenté de près de 4%, soutenus particulièrement par le recul inattendu du pétrole brut mis sur le marché mondial ainsi que le retour progressive de la demande avec la reprise de certaines activités stratégiques. Les prix du pétrole poursuivront leur ascension durant les prochaines semaines, ont convenu certains analystes et experts du domaine. Cette tendance haussière sera notamment encouragée par le ralentissement dans la production, décidée par certains pays membres de groupe informel Opep+ ou d’autres pays producteurs, à l’instar du Canada qui prévoit de mettre au ralenti sa production. Également, l’Arabie saoudite qui a opté pour la baisse de ses volumes de production pour absorber l’offre et créer un peu d’équilibre dans le marché pétrolier.
Ces réductions auront un impact direct sur la demande en resserrant davantage l’approvisionnement du marché et répondre à la demande actuelle en la matière qui provient des pays asiatiques. La décision de maintenir les seuils de production de pétrole actuel jusqu’au mois d’avril a été bien accueillie par les investisseurs, inquiets et préoccupés par l’évolution de la situation sanitaire du Covid-19 et le manque de perspectives d’investissements en partenariats en raison du maintien de la fermeture des frontières. Les compagnies pétrolières mondiales sont de plus en plus gagnées par le pessimisme et l’incertitude et s’accrochent à l’espoir de l’éradication de ce virus dans les plus brefs délais. D’autre part, les analystes avaient exprimé leur crainte quant aux divergences entre les deux poids lourds de l’Opep+, la Russie et l’Arabie saoudite, qui peuvent influencer les volumes de leur production.
Des divergences qui ont eu un effet négatif et surtout immédiat sur les prix du marché pétrolier, dans le passé. Les deux pays ont, depuis plusieurs mois, enterré la hache de guerre et ont décidé de coopérer afin de soutenir le marché pétrolier en crise depuis des mois et surtout réduire l’onde de choc qui a affecté lourdement les petits producteurs de cette matière première, à l’instar de l’Algérie qui s’est toujours conformée à la baisse des quotas. Lors de la 14ème réunion Opep+, les pays membres ont décidé une ouverture modérée du robinet de brut à partir du mois d’avril. Il a été convenu d’excepter la Russie et le Kazakhstan qui peuvent augmenter leur production de 150.000 b/j, alors que Ryad a opté pour la baisse volontaire de ses extractions d’un million le mois prochain, ce qui a eu une onde de choc sur le marché pétrolier.
Samira Takharboucht