Ménages en crise, le signal d’alarme est tiré !

La sardine vendue à 1.000 dinar/kg

La hausse de l’inflation pour de multiples raisons vient éroder le pouvoir d’achat des ménages qui commencent à faire le tri dans leur panier. La sardine ne fait plus partie de ce couffin depuis déjà plusieurs mois. Les prix de ce «repas des pauvres», est vendu à prix d’or. Il a atteint les 1.000 dinars le kilo, ce qui a scandalisé et indigné les internautes qui ne cessent, depuis plusieurs jours, de relayer des vidéos et des images montrant la hausse vertigineuse et inexpliquée des prix de la sardine.

Ils ont appelé les autorités à intervenir afin de mettre un terme à la spéculation et réguler les prix de ce produit de mer, devenu inaccessible, quitte à plafonner les prix pour combattre les spéculateurs. Ces derniers profitent de la rareté de ce produit pour faire la loi et imposer leur tarif. A Alger, Jijel, Oran ou Béjaïa, le consommateur a exclu la sardine de son budget et tente de compenser ce manque par d’autres produits, qui ne sont pas accessibles, pour la plupart. La liste se rétrécit de jour en jour et les ménages sont habitués à la privation. Idem pour le pouvoir d’achat, alors que l’inflation ne cesse d’augmenter depuis le mois d’octobre 2020. Le citoyen pointe les vendeurs et les autorités dans la flambée des prix de la sardine qui dure depuis des mois. Certains adossent la hausse des prix des produits de mers aux mauvaises conditions météorologiques et le manque de moyens techniques et logistiques dans la pêche, à l’origine de leur pénurie.
Alors que d’autres mettent en cause les spéculateurs véreux qui n’hésitent pas à maintenir les prix en hausse, d’user de tous les subterfuges, allant jusqu’à déverser d’importantes sardines dans la mer. Un comportement «immoral» qui a d’ailleurs été dénoncé par plusieurs personnes et internautes qui ont interpellé à l’époque les autorités pour mettre un terme à ces pratiques Rappelant que les pouvoirs publics ont décidé, pour mettre un terme à la spéculation et pour casser les prix, de recourir à l’importation des produits de mers, si nécessaire. Ils ont mis en garde contre la pêche durant la période de reproduction de ces espèces, ce qui a un effet dévastateur, notamment, sur leur environnement. Quelle que soit la raison, ce met, auparavant accessible à toutes les catégories de la société, ne s’invite plus à la table des ménages. A 1.000 dinars le kilo, rares sont ceux qui peuvent se permettre ce «luxe» vu la chute constante du pouvoir d’achat des ménages qui se préparent à accueillir, bientôt, le mois sacré de Ramadhan.
Ils doivent se serrer la ceinture et se contenter des denrées nécessaires. Selon une récente étude réalisée par le Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap) et la Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (Cgata), une famille algérienne composée de cinq membres a besoin d’un salaire minimum mensuel de 81.000 dinars pour subvenir à ses besoins. Ce qui confirme la situation de précarité et de crise financière sévère que vivent les foyers algériens, mal lotis, dont le salaire ne dépasse pas les 20.000 dinars. Sachant que le Salaire national minimum garanti (Snmg) est fixé à 20.000 dinars. La cherté de la vie et la stagnation des salaires creusent le déséquilibre et augmentent le nombre des pauvres dans le pays.
Samira Takharboucht