Bacha discute avec des «repreneurs ou investisseurs» privés

Dossier automobile et résultats de l’audit global du secteur public, en attente

Importations des véhicules neufs et restructuration des entreprises publiques industrielles en détresse financière, ce sont les deux dossiers urgents que devra traiter le ministre de l’Industrie, Mohamed Bacha, en toute efficacité sans perdre de temps. Ainsi poursuivre, comme l’avait-il annoncé lors de sa prise de fonction, les efforts engagés par son prédécesseur dans la gestion de ces deux dossiers d’actualité.

Sans dérouler son plan de priorité, le ministre de l’Industrie sait très bien ce qui l’attend pour accélérer la mise en œuvre du Plan de la relance du tissu industriel, qui nécessite l’implication, selon lui, des opérateurs et des investisseurs privés considérés comme un moteur de croissance économique. La collaboration avec le secteur privé permettra, en effet, un échange de savoir-faire et surtout de réfléchir ensemble à un nouveau modèle économique adéquat pour accompagner le plan de la relance économique. «Nous allons travailler ensemble pour que toutes les entraves soient levées», a-t-il déclaré lors de ses rencontres avec les représentants d’organisation patronales, samedi dernier, rassurant les partenaires privés de la mobilisation des moyens nécessaires pour la relance du secteur. Par ailleurs et dans l’immédiat, il semble que M. Bacha fait face à d’autres préoccupations qui ne sont pas de moindre importance. Régler, entre autres, le dossier relatif à l’importation de véhicules neufs qui traîne en longueur depuis des mois et restructurer en urgence le secteur industriel public, qui tourne au ralenti depuis des années. Pour commencer, communiquer les noms des neufs concessionnaires agréés pour l’importation des véhicules neufs, restés anonymes à ce jour.
Rassurer ainsi l’opinion publique qui se pose des questions sur l’état d’avancement de ce dossier et l’intention véritable des pouvoirs publics concernant ce sujet, considéré comme une solution pour mettre un terme à la stagnation du marché de l’automobile et à la cherté des véhicules d’occasion, inaccessible au citoyen lambda. Les prix pratiqués par les revendeur de véhicules d’occasion de tout âge lors de la réouverture, avant-hier, après une année de fermeture en raison de la pandémie du Covid-19, du marché de véhicules d’occasions de Tidjelabine (Est de Boumerdès), est une preuve à l’appui. Pure surenchère, loin de toute conformité et règle commerciale provoquant la déception et la désolation de tout éventuel acheteur. Ce qui a relancé la polémique sur les causes du retard de lancement des importations des véhicules neufs devant alimenter le marché local et casser les prix, alors que toutes les conditions sont déjà fixées. Pour l’instant, il n’y pas de réponse, les autorités prennent tout leur temps. Ce qui est sûr, le ministre de l’Industrie actuel tentera d’apporter des réponses rapides à cette question et à celle de la restructuration des entreprises publiques en crise. En attendant, il se focalise sur ses projets et objectifs de sortie de crise.
Outre ces deux dossiers importants, il y en a un autre qui a aussi le même intérêt, celui de redynamiser le tissu industriel en association avec le secteur privé. Lors de ses rencontres, samedi dernier, à Alger avec les représentants de cinq organisations patronales, en vue de «lancer une concertation avec les investisseurs et les opérateurs économiques afin de les impliquer dans la démarche de relance industrielle», M. Bacha a exprimé sa disposition et sa disponibilité «à ouvrir un dialogue permanent avec les organisations patronales, qui seront un partenaire des pouvoirs publics dans l’élaboration des politiques économique et industrielle». Il semble que l’Exécutif est de plus en plus convaincu qu’il n’existe aucune autre solution en dehors du secteur privé. Une recommandation valable pour tous les autres secteurs, industriel, bancaire, agricole ou énergétique. Pour emprunter ce chemin, l’Etat devra mettre en place toutes les facilitations nécessaires pour encourager la coopération entre le secteur public et privé. Pour devenir plus compétitif, générer de la plus-value et de l’emploi, il faudra mettre un terme à l’obstacle bureaucratique, de financement bancaire et du foncier industriel urbain qui se raréfie de plus en plus.
Ce ne sont pas des conditions, mais des suggestions ou les «grandes lignes de concertation entre le ministère de l’Industrie et les organisations patronales, afin d’aboutir à des actions qui devraient être prises à court et à moyen termes». Le développement du secteur industriel et sa diversification exige, en effet, l’implication des acteurs économiques principaux et un engagement sérieux. «Ont participé à ces réunions, la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA) et de l’Union nationale des entrepreneurs publics (UNEP)», précise la même source. Cette initiative traduit la volonté de l’Etat de collaborer avec le secteur privé dans l’intérêt commun du développement de l’économie nationale, en crise depuis des mois. Egalement pour surmonter cette période difficile et relever les défis de la croissance de tous les secteurs productifs.
Samira Takharboucht