Formation sur la fabrication de fromages au profit de la femme rurale

Tizi-Ouzou

Prévue initialement au Centre de formation professionnelle de la commune de Sidi Naamane, cette formation organisée en collaboration avec la chambre d’agriculture de wilaya de Tizi-Ouzou et le Conseil national de la filière lait, a eu lieu finalement au niveau de l’Institut de formation professionnelle de Oued Fali.

Pas moins de 45 femmes, dont une vingtaine issue de la wilaya de Tizi-Ouzou, cinq invitées d’honneur du Sahara occidental et le reste venues d’une dizaine de wilayas du Centre du pays, participent à cette formation de trois jours. «Le but de cette initiative est d’accompagner la femme rurale à travers la formation afin de lui donner un outil pour créer sa propre activité génératrice de revenus, en exploitant les ressources disponibles dans son territoire», a indiqué à l’APS, la vice-présidente du Forum appui et promotion de la femme rurale, Dalila Aoues. La participation des femmes sahraouies rentre dans le cadre de la solidarité qui lie l’Algérie à la RASD. Ces dernières, une fois formées, vont à leur tour former leurs concitoyennes sahraouies aux techniques d’élevage bovin et de fabrication de fromages, a-t-on appris de même source. A l’issue de cette formation, des diplômes validés par le secteur de la formation professionnelle seront remis aux participantes, a indiqué Mme Aoues, rappelant, à ce titre, qu’une convention a été signée entre son association et le ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels.
Grâce à ce diplôme, les femmes formées pourront se rapprocher des organismes publics d’aide à la création d’emplois pour lancer leurs propres projets de micro-entreprise de fabrication de fromage artisanal ou unité d’élevage, a-t-elle souligné. Les cinq femmes sahraouies présentent à Tizi-Ouzou dans le cadre de cette formation qui sera clôturée le 8 mars par une exposition des produits du terroir et une cérémonie de remises de diplômes, ont salué cette initiative et la «position immuable et honorable» de l’Algérie vis-à-vis de la question sahraouie. La représentante de la direction de promotion de la femme sahraouie, Ouarda Hamoudi, a souligné que cette formation est une opportunité pour un échange d’expériences et de savoir-faire, que, elle et ses compatriotes présentes à cette session, vont à leur tour partager avec leurs concitoyennes.
«Elle est aussi une occasion pour rappeler qu’il y a un peuple (Sahraoui) qui lutte pour son indépendance», a-t-elle dit avant de dénoncer «la guerre que vit son peuple suite à la violation, le 13 novembre dernier, de l’accord de cessez-le-feu, signé en 1991 sous l’égide de l’ONU, par le colonialisme marocain». «Une guerre que le Makhzen, qui cherche toujours à gagner du temps après 29 ans de recherche d’une solution pacifique, met à profit pour dilapider les richesses du Sahara occidental notamment les ressources halieutiques et le phosphate», a-t-elle déploré. Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Cherif Omari a fait savoir, mardi à Alger, que son département œuvrait à la mise en valeur des produits fromagers et des laitages et à l’optimisation des capacités techniques des transformateurs en vue du développement de cette activité.

Valoriser le produit et optimiser les capacités techniques des transformateurs
Lors d’une visite à travers les stands du 1er Salon national des fromages traditionnels au Palais des expositions, M. Omari a assuré que son secteur «œuvrera au soutien des wilayas connues pour la densité de leur élevage caprin afin de garantir la matière première pour la fabrication des fromages». Organisé par la Chambre nationale de l’agriculture, cette manifestation à laquelle prennent part 22 exposants issus de 11 wilayas vise à favoriser l’échange des connaissances et des expertises en matière de production de fromages traditionnels, à valoriser le produit local et à optimiser les capacités techniques des producteurs.
En réponse aux préoccupations des exposants axées notamment sur le manque de soutien financier et d’accompagnement technique et sur la labélisation des produits, le ministre a mis l’accent sur «l’impératif du soutien aux wilayas disposant d’un grand cheptel caprin, source de la matière première nécessaire à cette production et de l’appui aux femmes rurales, notamment à Tizi-Ouzou, à travers l’octroi de caprins pour leur garantir le lait nécessaire à la fabrication des fromages traditionnels». M.Omari a fait état, à cette occasion, de «la réactivation du Comité national de labélisation des produits» après la finalisation de toutes les études techniques du label «produit local» du fromage «Bouhezza» d’Oum El Bouaghi, en vue de sa commercialisation à l’étranger.
Dans ce cadre, le ministre a instruit le directeur de l’Institut technique des élevages (ITELV) de dépêcher des agents formateurs dans les régions rurales, montagneuses et désertiques en vue de prendre notes des préoccupations des éleveurs et de leur expliquer les meilleures méthodes en matière d’alimentation de bétail et de leur donner des recommandations en matière de production des dérivés du lait.
R.R