Qui pour défendre le football africain ?

Sans surprise, le football africain se met à genou devant le président de la FIFA. Ce qui était hier impossible, est vite passé au vert.

Les dirigeants du football africain sont-ils daltoniens ? Ne voient-ils pas tous ces clignotants en rouge qui menacent gravement le développement de ce football ? Quelle explication donner aujourd’hui à l’ingérence flagrante de Gianni dans ce monde où des professionnels refusent de laisser le football entre les mains de ceux qui veulent en faire un jouet et donc à menacer son développement. Gianni a réussi son opération. Son mode opératoire a porté ses fruits, après avoir réussi à faire déprogrammer la Coupe d’Afrique pour la faire jouer tous les 4 ans, avec la bénédiction de Ahmed Ahmed et autres. Aujourd’hui, sans peur, ni crainte, ni remords, il décide à la place des Africains qui sera leur prochain patron du football du continent. Certainement très peu de présidents de fédérations oseraient lui barrer la route, la majorité lui serait favorable. A quelques jours seulement du jour «J», que les premières syllabes apparaissent sur tous les murs de la FIFA. Au mépris des statuts de l’instance qu’il dirige depuis deux mandats, Gianni Infantino décide de contrôler la CAF avec une complicité silencieuse assourdissante. Le football africain change de mains. Voilà conduits là où les professionnels n’en voulaient pas. Les essais du président de la FIFA sur la majorité des présidents de football africain ne peuvent qu’abdiquer dans ce grand laboratoire, où personne ne s’est résolu au mode effectif d’élever la voix pour dire que le football africain n’a pas besoin de tuteur pour décider de son avenir. Ce vendredi, et contre toute attente, et pour faire taire ceux qui voudraient que les prochaines élections qui auront lieu dans une semaine à Rabat soient africaines, se sont vite revisiter par Gianni. L’Ivoirien Jacques Anouma et le Sénégalais Augustin Senghor ont annoncé ce vendredi le retrait de leur candidature pour le poste de président de la Confédération africaine de football, laissant le champ libre au Sud-Africain Patrice Motsepe qui sera seul en lice.

Patrice Motsepe, prochain président de la CAF ?
A moins d’un énorme coup de tonnerre, Patrice Motsepe sera élu président de la CAF à l’occasion de l’assemblée générale élective de l’instance qui se tiendra vendredi prochain à Rabat. Conformément à l’accord noué le week-end dernier entre les différents candidats dans la capitale marocaine, «l’Ivoirien Jacques Anouma, le Sénégalais Augustin Senghor et le Mauritanien Ahmed Yahya vont en effet se retirer pour laisser un boulevard au milliardaire sud-africain». «Nous avons décidé d’accepter la proposition consensuelle qui nous a été soumise par la FIFA, le Maroc, l’Egypte, cela au nom de l’intérêt supérieur de l’unité du football africain que nous avons mis en avant…», a annoncé Senghor ce vendredi à travers un communiqué, avant d’ajouter en guise de réponse aux critiques «le retrait de ma candidature à la présidence de la CAF au profit d’un autre candidat ne sera pas partagé par tous pour des raisons diverses, j’en suis conscient».

Qui s’est investi pour parer au changement ?
Dans la foulée, Anouma, à qui on prêtait la volonté de faire de la résistance, a fini par rentrer dans le rang après avoir rencontré le chef d’Etat ivoirien Alassane Ouattara. «J’ai décidé de renoncer à ma candidature», a fait savoir le dirigeant vendredi soir à l’antenne de la RTI. Ahmed Yahya n’a pas encore communiqué sa position, mais celle-ci ne fait aucun doute au vu de ses bonnes relations avec le président de la FIFA, Gianni Infantino. Et comme le président sortant, Ahmad Ahmad, qui attend que le Tribunal arbitral du sport lève éventuellement sa suspension prononcée par la FIFA, n’a visiblement plus la force de se battre, plus rien ne s’oppose à Motsepe. «Le Sud-Africain deviendra le 8e président de l’instance avec, selon la répartition convenue le week-end dernier : Senghor comme premier vice-président, Ahmed Yahya comme deuxième vice-président et Anouma comme conseiller spécial du président. Reste à savoir si le grand bénéficiaire de cet accord au sommet sera le football africain ou la FIFA».
H. Hichem