Plus de 1.000 tonnes de cannabis provenant du Maroc saisis en 10 ans

Institut national de criminalistique et de criminologie

Plus de 1.000 tonnes de résine de cannabis (hachich) en provenance du Maroc ont été saisies en dix ans en Algérie, a révélé hier mardi le lieutenant-colonel Yacine Boumerah, qui s’est basée sur une étude réalisée par l’Institut national de criminalistique et de criminologie de la Gendarmerie nationale, entre 2010-2020.

«Durant les dix dernières années, les unités de l’Armée nationale populaire (ANP) et les différents services de sécurité (Gendarmerie et police) ont saisi une quantité astronomique de résine de cannabis ou de hachich estimée à plus de 1.000 tonnes. Je parle bien de tonnes et pas de quintaux ou de kilogrammes», a précisé M. Boumerah qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale en sa qualité de sous-directeur à l’Institut national de criminalistique et de criminologie de la Gendarmerie nationale. Cette étude fait ressortir que les quantités de résine de cannabis saisies ont connu une «tendance haussière en 10 ans, avec un pic de 211 tonnes en 2013 et 277 tonnes entre 2019-2020», a-t-il expliqué, affirmant que «le Maroc est incontestablement le premier producteur de hachich dans le monde».
«Ce statut a été confirmé par les rapports de l’Office des Nations unies contre les drogues et le crime (ONUDC) et l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS)», a-t-il ajouté, soulignant à cet effet qu’en 2005 déjà, «la production annuelle du Maroc avait atteint les 100.066 tonnes de hachich.» Du fait de l’augmentation de la superficie des terres où est cultivée le cannabis au Maroc, la production de ce stupéfiant est devenue «industrielle», selon le lieutenant-colonel Boumerah, qui relève qu’ «à partir de 2010, la culture du cannabis dans ce pays a subi plusieurs transformations par l’introduction de variétés hybrides à haut rendement dans le but d’augmenter la production et la puissance à la dépendance et d’addiction».
Selon M. Boumerah, «le hachich hybride présente un taux actif élevé en THC (tétrahydrocannabiol), par rapport au hachich classique», relevant qu’en 2010 le hachich produit à l’époque présentait un pourcentage en THC de 1%, alors qu’en en 2020 le taux est passé à plus de 20% pour avoisiner les 50%, soit une forte dose des principes actifs». Par ailleurs, le lieutenant-colonel Boumerah a relevé que «l’Algérie est devenue un pays consommateur, tout en demeurant toujours un pays de transit», faisant observer qu’en 2018, les wilayas concernées par le phénomène d’introduction du hachich sont celles situées aux frontières, et en 2020, ce sont pratiquement toutes les wilayas qui sont concernées par ce phénomène compte tenu des quantités saisies».
Djamila Sai