Alger et Bamako sur la même longueur d’onde

Mise en œuvre accélérée de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali

La mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, signé à Bamako en 2015, figure parmi les priorités politiques de l’Algérie, engagée à régler les problèmes structurels qui font l’impasse sur l’application de cet accord.

Soucieuse du risque de l’instabilité à ses frontières et de la menace croissante du terrorisme dans la région sahélo-saharienne, l’Algérie ne cache plus son ambition d’être une contributrice de force au maintien de la paix et de la stabilité dans cette région ravagée par les hostilités communautaires et la guerre civile. Elle vise à concrétiser ses objectifs stratégiques dans cette zone et renforcer la cohésion régionale pour instaurer une stabilité politique durable, nécessaire au développement économique du continent africain. Quatre mois depuis le début de la phase de transition, pour une durée de 18 mois, le chef d’Etat malien, Bah N’Daw, a effectué une visite de travail et d’amitié en Algérie, de deux jours, durant laquelle, il a évoqué avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, diverses questions relatives à la nouvelle opportunité concernant la mise en œuvre de l’Accord d’Alger. Les échanges ont porté, également, sur «le renforcement des relations bilatérales et la promotion de la coopération au service de la paix et de la stabilité dans la région».
Entraînée malgré elle dans les conflits sahélo-sahariens, l’Algérie n’a d’autres choix que d’apporter sa contribution pour la résolution des conflits régionaux qui menacent ses frontières. A pied d’œuvre, l’Algérie joue depuis 1991 (Accord de Tamanrasset) le rôle d’un chef de file dans le règlement de la crise malienne et tente depuis des décennies de mettre un terme à cette guerre interminable, parrainée par des parties étrangères. Le pays devra, désormais, réévaluer l’évolution et l’impact des crises antérieures et les causes structurelles à l’origine de l’échec des tentatives d’instauration de la paix dans le pays. Egalement, suivre chaque étape de l’application de cet Accord, à commencer par la période de transition, en cours. Le regain de violence dans le pays serait un frein et une menace pour la concrétisation du processus de paix au Mali.
Les deux pays sont déterminés à renforcer leur relation de coopération bilatérale. «Cette visite permettra de passer en revue les relations bilatérales fraternelles unissant l’Algérie et le Mali, ainsi que les voies et moyens de les développer au mieux des intérêts communs des deux pays. Egalement, l’occasion de faire le point sur la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation nationale, issu du processus d’Alger», avait souligné un communiqué de la Présidence de la République. Engagée dans sa mission de médiateur pour le règlement politique des conflits sahélo-sahariens, la diplomatie algérienne a toujours été rigoureuse et inflexible quant à ses choix pacifiques. Elle œuvre toujours pour la paix en Afrique. Pour rappel, au cours du mois de février écoulé, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a effectué une visite de travail au Mali et a été reçu par le Président malien, Bah N’Daw. A l’ordre de cette visite, les deux parties ont évoqué «les relations bilatérales et les perspectives de les renforcer, ainsi que les moyens à même d’accélérer la cadence de la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger», a rapporté l’APS.
Il a présidé, lors de ce déplacement, les travaux de la 42ème session du Comité de suivi de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, abrités pour la première fois par la ville de Kidal. Malgré les tensions politiques et les violences armées dans le pays, M. Boukadoum ne cache pas son optimisme quant à l’aboutissement de la mise en œuvre dudit accord visant à ramener la stabilité et la paix à l’intérieur du pays. «Cela constitue un événement inédit et un indicateur important à même de donner une forte impulsion au processus de paix et de réconciliation parrainé par l’Algérie, en coopération avec la communauté internationale représentée par le Comité», a commenté le MAE algérien.
Un mois après le déplacement de M. Boukadoum au Mali, le Président malien effectue une visite en Algérie pour réaffirmer son attachement à collaborer, mutuellement, avec l’Algérie pour mettre en œuvre, rapidement, l’Accord de la paix au Mali et mettre un terme à la guerre et aux hostilités qui ravagent le pays. Avant de regagner son pays, le chef d’Etat malien s’est entretenu, pour rappel, avec son homologue algérien, et s’est recueilli à la mémoire des martyrs de la Guerre de libération nationale au sanctuaire des Martyrs de la Révolution, où il a déposé une gerbe de fleurs devant le monument des Martyrs.
Samira Takharboucht