Fabriquer une nouvelle unité pour construire le football africain ?

Conférence de presse du nouveau patron de la CAF

Première conférence de presse de Patrice Motsepe, en tant que nouveau président de la Confédération africaine de football. Face aux médias, il fait passer un premier message, pas difficile, d’ailleurs, à décortiquer. Se faisant entourer de ses trois anciens rivaux pour la présidence, Augustin Senghor, Ahmed Yahya et Jacques Anouma, et devant un parterre de journalistes, le président de la CAF fait comprendre qu’il s’agit là d’une récompense à ces messieurs qui ont accepté de prendre le temps pour jouer le jeu des élections.

Ainsi, le Sénégalais occupera désormais 1er vice-président de la CAF, le Mauritanien 2e vice-président, et l’Ivoirien conseiller spécial. Dans ce cadre il dira «construire dans la transparence : la promesse. C’est comme cela que je veux diriger, pas autrement». Il y aura selon lui une autre stratégie à mettre en place pour avancer dans le bon sens «travailler étroitement avec mes frères Augustin et Yahya et mon conseiller principal». Pour lui, «c’est une nouvelle ère» qui commence dans le football africain. Tels sont les premiers mots du patron du football africain qui promet de tourner la page et ouvrir ses portes et instaurer une véritable unité. «C’est en tout cas le mot d’ordre qui sera à jour pour tenter de sauver une institution fragilisée par deux années de crise, une nouvelle ère, avec une union totale autour du nouveau président Patrice Motsepe, affirme Ahmed Yahya. L’assemblée générale s’est bien déroulée, dans la transparence et le calme total».
Un malaise s’est affiché…
La veille, de son élection, quelques participants laissaient pourtant transparaître leur malaise vis-à-vis de la tournure générale prise par ces élections. «Il y aura forcément un peu de susceptibilité au départ, relativise le président de la Fédération nigérienne, le Colonel-Major Djibrilla Hima Hamidou ‘Pelé’, fraîchement élu au Comité exécutif. Mais si on veut faire preuve de bon sens, il faut dépasser ces petits sentiments pour pouvoir faire éclore l’unité et mettre au premier plan les intérêts de la Confédération africaine de football». Pour décortiquer ce malaise qui couvait avant l’heure ‘H’, quelques médias font remarquer que le Sud-Africain déjeunait «avec sa garde rapprochée, composée notamment du Sud-Africain Danny Jordaan, du Nigérian Amaju Pinnick et du Zimbabwéen Philip Chiyangwa». Le lendemain, c’est aux côtés de Gianni Infantino, le président de la Fédération internationale de football (FIFA), qu’il se rend au dîner officiel. C’est dire que la bonne humeur et la décontraction de Patrice Motsepe contrastent toutefois avec une forme de malaise qui plane avant cette AG.
Ginnai peut souffler, objectif atteint
Le président de la Fédération internationale de football, Gianni Infantino, reconnaissait aussi, visiblement «c’est une longue journée, mais le travail commence maintenant», a souligné le patron de la FIFA. «Les membres élus et ceux qui l’étaient déjà sont là pour travailler pour le football africain. La FIFA est là aussi pour travailler pour le football africain. Une nouvelle page s’écrit et on va propulser tous ensemble ce football au sommet du monde. C’est une belle journée, c’est une journée qui va dans le sens de l’union de l’Afrique». Pour l’ex-patron du foot sud-africain, Danny Jordaan, qui a guidé la candidature de Patrice Motsepe, c’est également un jour historique. «La CAF a quatre membres fondateurs : l’Égypte, le Soudan, l’Ethiopie et l’Afrique du Sud», rappelle-t-il. Le premier président de la CAF était égyptien, le second était soudanais et le troisième, Ydnekatchew Tessema, était éthiopien. Patrice Motsepe représente le quatrième et dernier pays fondateur. Ça a pris beaucoup de temps parce qu’il y a eu l’Apartheid en Afrique du Sud et que notre pays a été exclu de la CAF avant d’y revenir. Nous sommes heureux que, désormais, les quatre nations fondatrices de la CAF aient eu un représentant à sa présidence».
H. Hichem