La répression marocaine contre les civils sahraouis atteint des niveaux indescriptibles

Sahara occidental

La répression marocaine contre les civils sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental a atteint des niveaux indescriptibles depuis la reprise de la guerre dans la région, indique samedi un nouveau rapport sahraoui, qui rappelle au Comité international de la Croix-Rouge son devoir de protéger les civils en temps de guerre.

Depuis la reprise de la guerre, le 13 novembre dernier, «les forces du régime marocain exercent une répression indescriptible dans le but d’éliminer physiquement et idéologiquement tout citoyen sahraoui qui défend ses droits», ont dénoncé les rédacteurs du rapport. Le rapport réalisé par le site «El-Confidential Sahraoui» s’appuie sur les données du gouvernement de la République sahraouie, de l’Association des défenseurs des droits de l’Homme sahraouis (CODESA), la Commission nationale sahraouie des droits de l’Homme (CONASADH), l’Association des familles des prisonniers et disparus sahraouis (AFAPREDESA), Ligue de protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines (LPPS) et Equipe Media. Le rapport souligne que «la grande vague de représailles déclenchée, dans une plus large mesure contre les journalistes et les militants des droits humains, en particulier les femmes et les jeunes mineurs, a déclenché des manifestations qui ont également été réprimées par les forces de police».
Le document fait état également d’un siège « extrêmement intense » dans les territoires occupés. «La répression est implacable et atteint tous les secteurs, zones et sphères de la société civile sahraouie résidant dans les villes occupées de Laâyoune, Smara, Dakhla et Boujedour», a-t-on alerté, affirmant que les Sahraouis sont soumis non seulement à des violences physiques, mais aussi à des discriminations au travail, à l’école. Le même rapport ajoute que le régime marocain a transformé les territoires sahraouis occupés en une sorte de «vaste prison à ciel ouvert», utilisant «une répression disproportionnée: passages à tabac, persécutions, arrestations, procès arbitraires, vols, coupures délibérées d’électricité et de téléphonie». Les auteurs du rapport rappellent que cette exacerbation de la violence marocaine contre des civils sahraouis sans défense a conduit le Front Polisario, le représentant légitime du peuple sahraoui, à avertir l’ONU du risque sérieux de répression systématique dans les zones, exigeant une intervention immédiate.
Dans le même esprit, les organisations, militants et journalistes présents dans les zones occupées appellent la Croix-Rouge internationale à protéger les citoyens des violations flagrantes de leurs droits par l’Etat d’occupation marocain et à l’application de la Convention de Genève relative à la protection des civils en temps de guerre, du 12 août 1949, à laquelle le Royaume du Maroc a adhéré. Ces actes «odieux, documentés et photographiés», se poursuivent aujourd’hui sans que personne n’intervienne pour protéger les civils sahraouis dans les situations de conflit armé, une condition qui rend leur protection nécessaire au regard du droit international humanitaire, soutient le rapport. En seulement 4 mois de guerre, l’assignation à résidence a été étendue à près de trente maisons de militants des droits humains et de journalistes sahraouis, la plupart de ces sièges ont eu lieu dans la ville occupée de Laâyoune, a détaillé le rapport. La répression marocaine dans les territoires occupés a augmenté de manière inquiétante au fil des jours depuis la reprise de la guerre au Sahara occidental. Une augmentation drastique de la répression à partir de janvier est notable, et elle s’accentue en février avec des crimes d’une violence plus sanglante, affirme la source qui n’a pas manqué de soulevé la question épineuse des prisonniers politiques sahraouis en grève de la faim qui survivent dans des conditions inhumaines. Enfin, le rédacteur mentionne que le mois de mars sera inclus dans un prochain rapport.

Un sit-in de solidarité avec Maâti Monjib, violement dispersé à Rabat
Un sit-in de solidarité avec le journaliste et historien Maâti Monjib organisé à rabat, a été interdit par les autorités marocaines, et les manifestants venus réclamer sa libération immédiate ont été violemment dispersés, au moment où ses avocats ont annoncé avoir déposé une plainte avec constitution de partie civile auprès du tribunal judiciaire de Paris, ont rapporté samedi des médias locaux. Selon des vidéos sur les réseaux sociaux, les forces de «l’ordre» marocaines ont dispersé en bousculant violemment des manifestants pacifiques venus protester contre l’incarcération arbitraire de l’historien et journaliste Maâti Monjib, condamné à un an de prison, sans sa présence ni celle de ses avocats. Les avocats de l’historien marocain, Maâti Monjib, en grève de la faim depuis plusieurs jours, ont annoncé avoir déposé une plainte avec constitution de partie civile auprès du tribunal judiciaire de Paris, rapportent des médias. Les avocats français, William Bourdon et Vincent Brengarth ont déposé la plainte pour «harcèlement moral», «atteinte à la liberté individuelle par des personnes exerçant une fonction publique» et «mise en danger de la vie d’autrui» en invoquant la violation des règles de la procédure pénale marocaine ainsi que les «conventions internationales»auxquelles l’Etat marocain «ne s’est pas conformé».
Dans un communiqué, les deux avocats rappellent que Monjib a été condamné le 27 janvier 2021, à un an de prison ferme «suite à une audience tenue le 20 janvier 2021 hors sa présence puisque ni lui, ni ses avocats, n’avaient été convoqués». Ils précisent, en outre, que «certains membres de la famille Monjib font également l’objet d’une seconde procédure tout aussi arbitraire, en vertu de laquelle il est détenu depuis le 29 décembre 2020». Justifiant la plainte en raison de «la nationalité française» de M. Monjib, les avocats français se fixent comme objectif «la désignation d’un juge d’instruction eu égard à la nature criminelle des faits dénoncés». Dans ce contexte, ils affirment qu’ils prendront «toute initiative au niveau national et international aux fins de favoriser la mise en liberté de leur client et le respect de son droit à un procès équitable, à sa liberté d’opinion et d’expression et au respect de sa dignité». Maâti Monjib, 60 ans, avait annoncé dans un message relayé par des médias avoir entamé une grève de la faim pour «interpeller l’opinion publique» sur sa situation depuis son «arrestation arbitraire» fin 2020.
«Mes écrits critiques à l’égard du système politique et de la police et mes activités en faveur des droits humains sont à l’origine de ma persécution», avait affirmé l’historien marocain. Dans son communiqué de mercredi, le comité de soutien de Maâti Monjib affirme «renouvelé ses demandes pour la libération immédiate du prisonnier d’opinion et exprime sa grave préoccupation quant aux effets, sur sa santé et sur sa vie, de (sa) grève de la faim destinée à protester contre l’injustice dont il a été victime». Interpellé le 29 décembre 2020 dans le cadre d’une enquête préliminaire pour «blanchiment de capitaux», l’intellectuel a parallèlement été condamné à un an de prison le 27 janvier pour «fraude» et «atteinte à la sécurité de l’Etat» au terme d’un procès ouvert en 2015. L’intellectuel marocain souffre de troubles cardiaques et de diabète, problèmes médicaux qu’il avait lui-même évoqués sur sa page Facebook en annonçant en novembre qu’il avait été contaminé par le nouveau coronavirus.

APLS : poursuite des attaques contre les forces d’occupation marocaines
Les unités de l’Armée populaire de libération sahraouis (APLS) ont poursuivi, samedi pour le 122e jour consécutif, leurs attaques contre les sites de retranchement de l’armée d’occupation marocaine au niveau du mur de sable, a indiqué un communiqué du ministère sahraoui de la Défense. Selon le communiqué militaire rapporté par l’Agence de presse sahraouie (SPS), «les unités de l’APLS ont mené de nouvelles attaques, samedi, contre les positions de l’armée d’occupation marocaine dans la zone d’Oum Edken (secteur de Bakari), la région de Rous Essabti (secteur de Mahbés)». Des bombardements ont également ciblé les positions des forces de l’occupation marocaine dans la zone d’Akraret Elforssik (secteur de Mahbés) et Fedret Etemet (secteur de Houza), a ajouté la même source. «Les attaques de l’APLS se poursuivent depuis le 13 novembre dernier contre les positions de retranchement des forces de l’occupant marocain postées le long du mur de la honte faisant plusieurs dégâts matériels et humains», a conclu le communiqué.

Les avocats de Maâti Monjib déposent une plainte en France
Les avocats de l’historien marocain, Maâti Monjib, en grève de la faim depuis plusieurs jours, ont annoncé avoir déposé une plainte avec constitution de partie civile auprès du tribunal judiciaire de Paris, rapportent des médias. Les avocats français, William Bourdon et Vincent Brengarth ont déposé la plainte pour «harcèlement moral», «atteinte à la liberté individuelle par des personnes exerçant une fonction publique» et «mise en danger de la vie d’autrui» en invoquant la violation des règles de la procédure pénale marocaine ainsi que les «conventions internationales» auxquelles l’Etat marocain «ne s’est pas conformé». Dans un communiqué, les deux avocats rappellent que Monjib a été condamné le 27 janvier 2021, à un an de prison ferme «suite à une audience tenue le 20 janvier 2021 hors sa présence puisque ni lui, ni ses avocats, n’avaient été convoqués». Ils précisent, en outre, que «certains membres de la famille Monjib font également l’objet d’une seconde procédure tout aussi arbitraire, en vertu de laquelle il est détenu depuis le 29 décembre 2020».
Justifiant la plainte en raison de «la nationalité française» de M. Monjib, les avocats français se fixent comme objectif «la désignation d’un juge d’instruction eu égard à la nature criminelle des faits dénoncés». Dans ce contexte, ils affirment qu’ils prendront «toute initiative à l’échelon national et international aux fins de favoriser la mise en liberté de leur client et le respect de son droit à un procès équitable, à sa liberté d’opinion et d’expression et au respect de sa dignité». Et invitent notamment «les autorités françaises de venir en aide à ce ressortissant qui a par ailleurs décidé d’entamer une grève de la faim depuis le 4 mars afin de dénoncer l’injustice dont il est victime». Maâti Monjib, 60 ans, avait annoncé dans un message diffusé par ses soutiens avoir débuté une grève de la faim pour «interpeller l’opinion publique» sur sa situation depuis son «arrestation abusive» fin 2020.
«Mes écrits critiques à l’égard du système politique et de la police et mes activités en faveur des droits humains sont à l’origine de ma persécution», avait affirmé l’historien marocain. Dans son communiqué de mercredi, le comité de soutien de Maati Monjib affirme «renouvelé ses demandes pour la libération immédiate du prisonnier d’opinion et exprime sa grave préoccupation quant aux effets, sur sa santé et sur sa vie, de (sa) grève de la faim destinée à protester contre l’injustice dont il a été victime». Interpellé le 29 décembre 2020 dans le cadre d’une enquête préliminaire pour «blanchiment de capitaux», l’intellectuel a parallèlement été condamné à un an de prison le 27 janvier pour «fraude» et «atteinte à la sécurité de l’Etat», au terme d’un procès ouvert en 2015.
R. I.