La décision de l’UA aplanit le terrain devant l’ONU pour assumer sa responsabilité vis-à-vis du peuple sahraoui

ONU-UA/Sahara occidental

Le représentant du Front Polisario en France, Mohamed Sidati, a affirmé, lundi, que la dernière décision du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) «aplanit le terrain» devant l’Organisation des Nations unies (ONU) pour le règlement du conflit au Sahara occidental, l’appelant à assumer, « avec fermeté et volonté» sa responsabilité vis-à-vis du peuple sahraoui.

«En réitérant, dans son dernier communiqué, que le conflit au Sahara occidental relève de la décolonisation et que le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination était un droit inaliénable, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) a anéanti les rêves du Maroc à enterrer la question sahraouie», a estimé M. Sidati dans une déclaration à l’APS, depuis Paris. «Cette position assoit les fondements d’une nouvelle étape dans la lutte du peuple sahraoui pour l’édification de son Etat indépendant sur l’ensemble de son territoire», a-t-il estimé. Il explique, dans ce sens, que la question sahraouie va connaître à la faveur de la décision de l’UA «une nouvelle dynamique» à tous les niveaux de la lutte, tant armée que politique et juridique, ce qui est à même «d’aplanir le terrain devant l’ONU» et de «faciliter sa mission» dans le règlement de ce conflit qui s’éternise ». Pour lui, l’UA offre à l’organisation onusienne «un socle» pour s’acquitter pleinement de sa mission dans le parachèvement de la décolonisation de la dernière colonie en Afrique, à partir d’un «sérieux partenariat UA-ONU».
Dans le même contexte, M. Sidati a relevé que la décision africaine «confère davantage de légitimité à la lutte du peuple sahraoui et consolide sa conviction quant à la victoire sur l’Etat d’occupation marocain, en dépit de toutes les maneouvres du Makhzen pour transgresser les résolutions onusiennes», rappelant la protection qu’offre la France au Royaume marocain au sein du Conseil de Sécurité, et qui empêche, a-t-il ajouté, «d’imposer le respect de la légalité internationale». Mettant en garde contre «le danger des plans expansionnistes du régime marocain dans la région», il a affirmé que «la lutte du peuple sahraoui procède d’idéaux communs aux peuples africains, en l’occurence l’émancipation, le rejet de la logique d’annexion par la force et la main mise sur les territoires d’autrui». «Des actes en violation flagrante de l’Acte constitutif de l’UA et des Chartes et résolutions onusiennes, notamment en ce qui concerne la décolonisation et l’autodétermination des peuple opprimés», a-t-il poursuivi.
Pour le représentant du Front Polisario en France, «la balle est désormais dans le camp de l’ONU, appelé à saisir l’opportunité de la disponibilité de l’UA à traiter sérieusement le dossier sahraoui, pour imposer au Maroc de cesser ses manœuvres et de se soumettre aux résolutions onusiennes pertinentes». Soulignant que l’ONU doit prendre en considération la nouvelle donne au Sahara occidental et les batailles en cours le long du mur de sable, suite à la flagrante violation, le 13 novembre dernier, de l’Accord de cessez-le-feu par le Maroc dans la zone tampon d’El Guerguerat, M. Sidati a appelé l’organisation onusienne à «assumer avec fermeté et volonté sa responsabilité vis-à-vis du peuple sahraoui pour la réalisation de la paix et la stabilité dans la région».
Pour rappel, le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salam Ould Salek, avait affirmé samedi que la décision du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) sur le conflit au Sahara occidental avait «torpillé la stratégie marocaine et anéanti ses ambitions de mettre en échec le processus onusien de décolonisation du Sahara occidental. M. Ould Salek a rappelé que lors du 14e Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernements pour «Faire taire les armes», «l’UA avait décidé d’assumer ses responsabilités, en tant que garant avec l’ONU du Plan de règlement du conflit du Sahara occidental, signé en 1991 entre les deux parties, à savoir le Maroc et la RASD (…) et la reprise de l’initiative après trois décennies d’entraves et d’atermoiements par le Maroc en connivence avec des puissances, à l’origine de l’invasion et de l’agression du peuple sahraoui, et qui continuent à empêcher le parachèvement de sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire». La Commission de l’UA avait rendu publique, jeudi, la décision prise par les chefs d’Etat africains au sujet du Sahara occidental en dépit d’un intense lobbying et d’une féroce campagne médiatique menés par Rabat, visant à faire croire à l’échec de la réunion tenue, le 9 mars, par le Conseil de la paix et de la sécurité de l’Union africaine, consacrée, en partie, à la question sahraouie.
R. I.