Lancement du premier satellite tunisien «Challenge One»

Tunisie : l’entreprise tunisienne Telnet franchit le pas

Ce satellite expérimental 100% tunisien est destiné à récolter les données collectées par ces appareils pour y avoir accès en temps réel, même dans une zone terrestre sans couverture internet. «Challenge One», a été conçu par l’entreprise tunisienne de télécommunications Telnet, a rapporté l’agence tunisienne.

Le satellite tunisien «Challenge One» a été lancé ce lundi, 22 mars 2021 à partir du cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan à bord du vaisseau spatial russe Soyouz dont le décollage a été reporté samedi 20 mars 2021 en raison des conditions climatiques défavorables. Le lancement a été transmis en direct à la salle centrale d’opérations du groupe en présence de président de la République et du président directeur général du groupe Mohamed Frikha. La Tunisie est le premier pays du Maghreb à fabriquer son propre satellite, et le sixième pays africain, selon le site spécialisé Space in Africa. Thermomètres ou capteurs de pollution connectés, puces de localisation ou senseurs d’humidité : ce satellite expérimental est destiné à récolter les données collectées par ces appareils pour y avoir accès en temps réel même dans une zone terrestre sans couverture internet. «Challenge One», créé par l’entreprise tunisienne de télécommunications Telnet, a rapporté l’agence tunisienne. Ce projet d’environ un million d’euros, lancé en 2018, est la concrétisation du travail d’une équipe de jeunes ingénieurs locaux, encadrés par quelques experts tunisiens travaillant à l’étranger, dont l’un a participé à la mission Perseverance de la Nasa sur Mars.
Challenge One, qui doit disposer d’une capacité de transmission de 250 kb/s sur 550 km, tente de répondre au besoin croissant de connexion satellitaire pour les objets car moins de 20% de la surface du globe est couverte par le réseau internet terrestre. Dans une allocution prononcée à l’occasion, le président de la République Kaïs Saïed a exprimé sa fierté de l’événement qui reflète, selon lui, «l’aspiration de la Tunisie et des jeunes Tunisien à dépasser les limites de la terre et gagner l’espace. Ce projet fruit de compétences typiquement tunisiennes est une leçon qui démontre qu’en présence de volonté réelle, nous pouvons atteindre le ciel, a-t-il dit. Et d’ajouter, «nous sommes fiers de notre indépendance, de notre passé, de nos parents et grands parents et nous sommes aussi fiers de vous les jeunes, fierté de la Tunisie, qui créera le future sur terre et dans l’espace ». Frikha a, à cette occasion, annoncé la mise en place d’une école spécialisée dans les sciences de l’espace en collaboration avec l’Etat. «Nous avons aussi présenté une proposition au cosmodrome russe de Baïkonour pour envoyer une femme tunisienne à la station spatiale ISS ». Elle sera la première femme arabe à visiter la station», a-t-il dit.
Ce satellite permettra la communication et l’échange de données entre différents équipements, dans de nombreux domaines, notamment le contrôle, le transport, l’agriculture et la logistique, en recevant les données et en les envoyant à des fournisseurs du monde entier. D’après la société Telnet, la conception de ce satellite s’inscrit dans le cadre de la recherche scientifique et de l’innovation et vise la validation de concepts dans les nouvelles technologies et le développement d’applications associées, pour les élargir ensuite à l’échelle universelle par le lancement d’une constellation de 30 satellites.Le vaisseau russe Soyouz-2 qui transporte «Challenge-One» ainsi que d’autres satellites, n’a pas pu décoller samedi en raison de la présence de vents forts.
Près de 30% des opérations de lancement de satellites sont retardées en raison de la complication de la procédure, avait indiqué Telnet, dans un communiqué précédent, précisant qu’il est impératif de réunir toutes les conditions favorables afin de réussir ce processus et éviter tout échec qui coûterait très cher. Telnet a été créée en 1994 à l’initiative de sept ingénieurs tunisiens, pour devenir en environ 25 ans l’une des plus grandes sociétés d’ingénierie et de technologie en Afrique avec 1.000 ingénieurs tunisiens. La société a développé des systèmes électroniques pour plusieurs sociétés internationales dans les domaines des téléphones, des voitures et des avions. A-t-on informé.
Oki Faouzi