Malgré l’accalmie, la vigilance reste de mise, estime Dr Mohamed Youcefi

État épidémiologique en Algérie

Abordant la situation épidémiologique en Algérie, le professeur et Chef de service d’hématologie et infectieux à l’hôpital de Blida, le Dr. Mohamed Youcefi, a indiqué que malgré la stabilité de la situation la vigilance reste de mise sachant, ajoute-t-il, qu’«on n’est toujours pas sortie de cette épidémie et que les possibilités de reprise sont toujours là».

Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, M. Youcefi a souligné, à ce sujet que «c’est clair, on ne peut se plaindre de cette situation, on s’en réjouit plutôt, mais on n’est pas à l’abri tant qu’on n’a pas les doses nécessaires de vaccin pour être rassuré définitivement quant à l’état épidémiologique de la population». «On n’est pas encore sorti de cette épidémie tant qu’on n’est pas arrivé à une immunologie collective», a-t-il ajouté dans ce sens. S’agissant de l’apparition des nouveaux variants du Covid-19 en Algérie, l’intervenant a souligné que les deux variants brésiliens et sud-africain sont les plus dangereuses du point de vue de leur rapidité de propagation. Dans ce sillage, M. Youcefi avertit que les variants qui courent à travers le monde, dont le variant britannique, répandu dans 80 pays qui en pâtissent, sont certes plus contagieux, plus dangereux et se transmettent d’une manière plus rapide.
«Dieu merci, la situation épidémiologique en Algérie est rassurante», ce qui explique, selon lui, que «l’effet de ces variants est moins important dans une telle situation stable par rapport à celle vécue durant les mois passés avec des atteintes au-dessus des 1.000 cas». L’Institut Pasteur d’Alger dénombre, pour rappel, jusque-là 6 cas atteints du variant britannique, 15 cas infectés par le variant nigérian et de souligner que les phénotypes établis donnent les variants brésilien et sud-africain comme étant les mutants les plus dangereux de la gamme. Par ailleurs, le professeur déplore, le séquençage limité au niveau de l’IPA et le déficit d’information au niveau du ministère de la Santé.
«Il y a une déficience de communication, il faut qu’on sache qui est qui, qui fait quoi, pour prendre nos précautions», dit-il ajoutant «quand on n’a pas l’information on ne peut pas orienter le PCR (et éventuellement le séquençage) quand il y a infection dans un quartier, dans une ville, dans une région» et donc perte de temps et d’efforts. Revenant sur le sujet des nouveaux variants, le spécialiste admet que ces derniers ont globalement les mêmes symptômes et diffèrent uniquement sur le plan virulence et donc sévères en termes de dangerosité qui «rende évidemment le vaccin inefficace». A ce propos, M. Youcefi a indiqué que seule la PCR est la méthode la plus fiable pour établir la positivité des cas. Ce test ne permet pas seulement de dénombrer les infections mais d’établir aussi leur dangerosité, poursuit-il en ajoutant que «c’est pour cette raison qu’il faut élargir la pratique de ce moyen de contrôler la circulation des virus parmi la population».
Manel Z.