Les ambitions du sélectionneur algérien ne trompent personne

Equipe nationale

Qu’a dit le sélectionneur national Djamel Belmadi sur sa relation avec le président de la Fédération algérienne de football Kheiredinne Zetchi ? Sur sa prochaine relation avec la nouvelle équipe ? Sur ce qui pourrait l’inquiéter et le rassurer ?

Des mots ont été lâchés lors de sa dernière conférence de presse avec quelques bégaiements qui signifieraient que beaucoup de choses l’inquiètent, quand bien même, si devant les médias il affichait une assurance. Il dira à propos de son aventure avec Zetchi qu’il «fut l’homme avec qui j’ai travaillé pour que l’Equipe nationale se transforme en une véritable équipe nationale performante, solide, concurrencée par un grand nombre de nations footballistiques européennes et africaines, nous l’avons vécu lors de la CAN et de ces éliminatoires pour la prochaine CAN…» Belmadi évoque la feuille de route engagée avec Zetchi, celle-ci n’a souffert d’aucune ambigüité, tout a été respecté. «Il a tout donné pour la réussite des Verts. Il a toujours tenu ses engagements, depuis sa première rencontre en août 2018».
Il reconnaîtra que sa disponibilité est synonyme de l’amour qu’il porte pour son pays et qu’il était de son devoir de tout donner pour repositionner l’équipe nationale sur l’échiquier footballistique international. «On a gagné la CAN. Nous disons aujourd’hui à voix haute voix, et ceci est partagé par les joueurs et le staff technique qu’il a une grande part de mérite, et il mérite à juste titre tous les honneurs, notre vœux est que la prochaine équipe suivra son exemple et fera tout pour qu’elle ait enfin un fauteuil au sein de la CAF et de la FIFA… Nous méritons d’être parmi les grands de ce monde du football… J’espère qu’avec la prochaine fédération, on travaillera de la même façon». Il poursuivra sa mission et il n’est pas prêt de plier bagages, son vœu est de continuer à travailler dans la transparence, faire de cette équipe nationale une grande équipe qui imposera sa marque sur les terrains où elle évoluera.
A travers ses propos, il est aisé de comprendre que c’est un sélectionneur qui veut chasser tous les doutes, avec la complicité de la prochaine équipe, qui devra être exemplaire, voire professionnelle, travailler pour élever également le niveau du championnat national, parce que c’est de là qu’il puisera la relève… Zetchi a-t-il failli sur cette question ? A demi-mot, il le dit «le championnat doit élever son niveau, un retard existe». Est-ce un fait qui fait partie du lot de ses déceptions ? Certainement : la conférence de presse du sélectionneur national aura été indiscutablement celle qui a planté plusieurs fanions sur le terrain de la communication.
Evoquant l’information sur les rencontres avec les hautes autorités du pays, Djamel Belmadi n’a pas souhaité trop s’étaler sur ce sujet, mais dira tout simplement : «Si j’avais rencontré des hautes autorités, ça ne change pas grand-chose dans ma vision du football, par contre j’espère bien qu’avec la prochaine équipe qui dirigera la fédération, on fera comme avec la précédente pour faire en sorte de faire progresser notre football». En résumé, il n’envisage pas de quitter la sélection. Il a une mission qu’il doit accomplir, et il ira jusqu’au bout. C’est son message, jugé très rassurant, par les joueurs, staff, fans et enfin par toute la nation.
Cette étincelle a fait réagir Belamri lors d’une séance d’entraînement, lorsque des confrères l’interroge sur l’éventuel départ de Belmadi qui se retrouverait, selon quelques avis malgré lui, au centre d’un conflit entre la FAF et le ministère de la Jeunesse et des Sports au sujet de la réforme des statuts de l’instance. Dimanche, le défenseur central des Fennecs, Djamel Benlamri, a profité de sa présence en zone mixte, après l’entraînement, pour pousser un coup de gueule à ce sujet et exhorter les différents acteurs du football algérien à laisser la sélection travailler en paix. «Bien sûr que l’avenir du coach est important.
Celui qui souhaite le départ de Djamel Belmadi est un ennemi de l’équipe nationale. Les choses sont claires», a taclé le joueur de l’Olympique Lyonnais. «Ce qui me fait peur, c’est qu’ils s’en prennent à la stabilité de notre équipe. Normalement, ils devraient nous laisser travailler, nous laisser avancer. Nous ne devrions pas avoir à nous disputer sur ce genre de choses.» Le message est passé ! De son côté, Belmadi a récemment rassuré sur son avenir en affirmant qu’il restera en place au moins jusqu’au bout de son contrat en 2022.
H. Hichem