«Vers une stratégie pour une exploitation optimale des ressources locales»

Exportations vers les pays du Sahel :

Le ministre de l’Industrie, Mohamed Bacha, a affirmé mardi que le soutien aux activités d’exportation et de troc avec les pays du Sahel exigeait le renforcement des capacités des sociétés productives activant dans le Sud.

«Le secteur de l’industrie a tracé une nouvelle stratégie à cet effet en vue d’une exploitation optimale des ressources locales», a indiqué le ministre dans une allocution à l’occasion de la rencontre nationale sur l’exportation des produits agricoles et le système du commerce de troc avec les pays du Sahel africain. Et d’ajouter que la concrétisation de cette nouvelle vision implique une stratégie globale associant toutes les parties aux plans administratif et logistique ce qui permettra le développement de l’investissement dans le Sud à travers notamment l’amélioration des infrastructures dans la région et la libération de l’investissement via la révision de la loi sur l’investissement qui sera «fondé sur la transparence, le professionnalisme et l’égalité».
Il s’agit également, selon le ministre, de la réalisation de bases logistiques visant la facilitation de l’accès aux marchés étrangers notamment dans les pays du Sahel. Par ailleurs, M. Bacha a affirmé que son secteur s’employait à la rationalisation de l’obtention du foncier agricole et à la mise en place de mesures devant améliorer la gestion des zones industrielles. Le secteur œuvre, en outre, à la relance de la zone industrielle à Tamanrasset et à l’aplanissement des entraves empêchant sa mise en exploitation en sus de la facilitation des procédures administratives dans tous les domaines tout en assurant un climat d’affaires aux normes internationales. M. Bacha a fait état de la collaboration de son secteur avec d’autres secteurs pour la valorisation de la production nationale et des capacités algériennes à travers la création d’une banque de données des projets structurés dans chaque wilaya outre la mise en place de mécanismes souples en matière de qualité et de concurrence d’entreprises afin de leur permettre d’accéder aux marchés étrangers.
Le premier responsable du secteur a appelé les opérateurs à intensifier les activités de transformation notamment dans les wilayas du Sud afin de donner une valeur ajoutée importante au produit national brut. Après avoir indiqué que l’industrie agroalimentaire disposait de plus de 50% du PIB du secteur industriel, M. Bacha a fait état de plusieurs groupes intéressés par l’exportation, lesquels sont en phase de mobilisation des capacités pour se diriger vers les marchés africains. Les organisations patronales impliquées dans la promotion de l’exportation et du commerce de troc. D’autre part, la présidente de la Confédération Générale des Entreprises Algériennes (CGEA), Saida Neghza, a affirmé que cette rencontre traduit «la détermination des pouvoirs publics, sur orientations du président de la République M. Abdelmadjid Tebboune, à œuvrer au développement des régions du Sud».
Cette approche permettra d’offrir aux jeunes de multiples perspectives d’emplois, à travers le soutien à l’activité économique hors hydrocarbures, tout comme elle fera de Tamanrasset, par exemple, «une plate-forme d’exportation vers les régions du Sahel africain, et placera les opérateurs économiques au cœur du partenariat avec les pays africains», a-t-elle estimé. Pour Mme Neghza, cette approche se matérialise par la création d’un climat favorable à l’investissement dans l’agriculture, notamment dans le Sud aux fortes potentialités qu’il appartient d’exploiter pour renforcer la stabilité de la région.
Le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), Mohamed Sami Agli, a affirmé, de son côté, que «le développement du commerce de troc et de l’exportation des produits agricoles vers les pays voisins n’est qu’un retour de l’Algérie dans sa sphère naturelle», et ce, par le biais d’opérations d’exportations vers les pays limitrophes, les pays du Sahel et les pays africains. La CAPC œuvrera à l’accompagnement des opérateurs économiques dans leurs activités d’exportations vers l’Afrique via les zones frontalières, impliquant pour cela de dégager un foncier industriel, la consolidation de l’industrie de transformation et la mise en place d’une infrastructure solide, en plus de travailler au renforcement d’une industrie de transformation comme catalyseur de la promotion des exportations de produits agricoles, a souligné M.Agli.
Djamila Sai