L’Algérie est «en contact avec plusieurs sociétés étrangères»

Lancement en cours de méga-projets dans le domaine la pétrochimie

L’évolution de la demande du marché pétrolier est incontestablement liée au développement de l’industrie pétrochimique. Cette dernière a toujours figuré parmi les priorités de l’Algérie qui tente vainement, depuis des années, sa relance ou son développement qui se heurte toujours sur le terrain.

Dans son agenda, le Gouvernement prévoit plusieurs projets dont certains sont déjà en cours de réalisation, tandis que d’autres sont en attente d’un accompagnement étranger. «Des négociations étaient en cours avec des sociétés étrangères pour le lancement de plusieurs méga-projets dans le domaine de la pétrochimie», a déclaré le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, lors d’une séance plénière du Conseil de la Nation, consacrée aux questions orales. Parmi ces projets, figure celui «du complexe de craquage du naphta et du gaz de pétrole liquéfié (GPL) avec une capacité de production de 1 million de tonnes/an qui sera réalisé dans la zone industrielle de Skikda, et le complexe de production du méthanol et ses dérivés prévu dans la zone industrielle d’Oran», a-t-il indiqué, jeudi dernier à Alger.
Il a annoncé, également, «le lancement de la réalisation d’un projet de deux unités, pris en charge par Sonatrach, pour la production de substances pétrochimiques nécessaires à l’industrie nationale, à savoir une unité de production de 200.000 tonnes/an de méthyl tert-butyl éther dans la zone industrielle (ZI) d’Arzew en sus d’un complexe de production de 100.000 tonnes/an d’alkybenzène linéaire au niveau de la ZI de Skikda». Ces projets en question ont connu d’importants retards pour diverses raisons. Des retards que le ministre a reconnus lors de son intervention devant les membres du Sénat qui l’ont interpellé sur les véritables causes de ces retards, M. Arkab, a évoqué «la nature complexe qui exige de long délais de réalisation et une haute expertise technologique, dont dispose un nombre réduit de compagnies étrangères, et, partant, ils ne sauraient être réalisés qu’en partenariat avec ces dernières», ajoutant que «face à ces difficultés, la maturité des projets et les négociations y afférentes exigent des délais de réalisation importants allant de 2 à 3 années».
Il a assuré, par ailleurs, que «les investissements en pétrochimie se poursuivent, à l’instar des méga- projets susceptibles de contribuer dans une large mesure à la valorisation des ressources énergétiques du pays». Le ministre a voulu rassurer quant à l’engagement de l’Etat pour soutenir ce secteur, rappelant, dans ce sillage, «la réalisation d’une unité de production d’une capacité de 1,3 million de tonne/an d’ammoniac et de 2,3 millions tonne/an d’urée à Arzew (Oran) dans le cadre d’un partenariat entre le Groupe Sonatrach et le Groupe Bahouane d’Oman outre la réalisation d’une nouvelle usine à Arzew «Sorfert» crée au titre d’un partenariat entre Sonatrach et la compagnie hollandaise (OCI) d’une capacité de 1,5 million de tonne/an d’ammoniac et 1,1 million de tonne/an d’urée».
Ces projets s’inscrivent dans le cadre de la réduction de la facture d’importation, la limitation de l’importation de cette substance (urée), produite en quantité suffisante pour la couverture des besoins du marché national et même son exportation», a-t-il expliqué. Le ministre est revenu, dans ce sens, sur les réserves de phosphate et sur les intentions des autorités d’exploiter cette ressource qui, selon lui, «constituaient une véritable opportunité pour développer l’industrie minière et de traitement à haute valeur ajoutée». Il a cité «deux projets en cours de réalisation à savoir le projet complémentaire de phosphate et le projet de fabrication des produits de phosphate pour la nutrition animale et végétale». «Une convention de partenariat pour la construction de deux complexes pour l’extraction de l’hydrogène de propane et la production du propylène a été signée» a-t-il indiqué.
Samira Takharboucht