Benabderrahmane : «L’Algérie a dépensé un budget supplémentaire de plus de 1,3 milliard USD»

Evaluation de la stratégie de lutte anti-Covid-19 par le FMI

Depuis le début des campagnes de vaccination contre le Coronavirus (Covid-19), un vent d’optimisme souffle sur l’économie mondiale. Plusieurs autres mesures ont été prises, en parallèle, pour faire face à cette crise sanitaire inédite.

Des stratégies de lutte qui ont nécessité d’importants budgets aux Etats du monde entier. L’Algérie n’a pas fait exception, le dispositif de lutte contre la Covid-19 «a coûté des financements supplémentaires d’un montant dépassant le 1,3 milliard de dollars», a indiqué le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane. En effet, aucun pays n’a été épargné par cette crise qui a influencé les finances des pays du monde, riches et pauvres, à des niveaux différents. En Afrique, des analystes financiers évoquent une certaine résistance des économies de ce continent, soutenue, particulièrement, par la lenteur de la propagation de ce virus, mais surtout grâce à la mise en place de dispositifs efficaces de lutte contre la Covid-19, à l’instar de l’Algérie. malgré la difficulté d’accès au vaccin.
Une année après le début de la pandémie, les institutions de Bretton Woods analysent la situation et évaluent la politique économique de ripostes adoptée par les pays de la région du Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan (Moanap). Le ministre des Finances a participé, jeudi dernier, à cette réunion des ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales de ces pays avec la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva. Les participants ont fait le point des avancées de la riposte contre la pandémie en mettant en avant les raisons qui ont aidé ces pays à résister à la tourmente provoquée par la Covid-19 avec le soutien effectif du Fonds monétaire internationale (FMI) qui a, durant cette crise, décaissé des millions de dollars pour aider les pays à faibles revenus à faire face à la crise.
Ainsi, minimiser les risques de récession. Les discussions ont porté, lors de cette rencontre, sur «les principaux défis de la région, imposés par la pandémie de la Covid-19 et sur la question d’accès aux vaccins, ainsi que sur la manière d’insuffler la reprise économique post pandémique», a indiqué, un communiqué du ministère des Finances. La décrue des cas de malades de la Covid-19 et le déconfinement progressif de la population démontrent l’efficacité de la stratégie de lutte de l’Algérie contre ce virus. La stabilisation de la situation permet à l’Etat algérien de réfléchir à ouvrir la voie à un retour graduel, plus solide à la vie d’avant la crise, mais aussi à mettre en œuvre ses réformes ambitieuses. Intervenant dans ce contexte, M. Benabderrahmane a déclaré que «l’Algérie a mis en place un dispositif de riposte depuis le début de la propagation de la pandémie, dont le but principal était de sauver les vies humaines et de protéger les revenus», précisant que «des mesures budgétaires, fiscales, douanières et monétaires ont été aussi prises en vue de préserver les postes d’emploi et de soutenir l’activité du secteur économique public et privé».
Durant toute l’année 2020, l’Algérie a dû mener une rude bataille pour soutenir sa croissance et surtout améliorer les moyens de subsistance des Algériens. Après la résurgence du virus au mois d’août dernier, le Gouvernement a dû débourser plus. «Ce dispositif a coûté des financements supplémentaires d’un montant dépassant le 1,3 milliard de dollars», a affirmé le ministre, ajoutant que «l’organisation, au mois d’août dernier, des assises nationales pour l’élaboration d’un Plan de relance économique et social, avec l’ensemble des parties prenantes et qui a débouché sur un Plan d’action à court terme couvrant la période 2021-2024. Il a reconnu, toutefois, que malgré le décor optimiste planté depuis le début de 2021, le retour à une vie normale ne se fera pas automatiquement. «Les autorités algériennes oeuvrent de façon continue à accélérer les réformes économiques, pour appuyer le processus de diversification en vue d’asseoir, à terme, une économie dynamique, durable et inclusive, affranchie de sa dépendance aux hydrocarbures», a-t-il souligné.
Le ministre s’est étalé sur les différentes décisions et mesures prises par les autorités pour accélérer la réforme budgétaire et fiscale visant «l’amélioration de l’assiette fiscale, la réalisation d’une meilleure équité en matière d’imposition et la réinstauration de la confiance entre le contribuable et l’administration fiscale. Mais aussi, la rationalisation accrue de la dépense publique tout en faisant de cette dernière un levier pour consolider la croissance économique», a-t-il précisé. Quant aux réformes financières et bancaires engagées par l’Etat elles visent, selon lui, «la dynamisation du marché, une diversification des produits et une meilleure gouvernance des banques publiques». M. Benabderrahmane a défendu, lors de cette rencontre avec les cadres des groupes de la Banque mondiale (BM) et du FMI, la politique économique de la riposte de l’Algérie contre la Covid-19 et le Plan de relance économique (2020-2024). Il a salué, à l’occasion, le rôle du FMI dans la lutte contre la Covid-19, soulignant que «cette institution a fait preuve d’une forte réactivité dans sa réponse à la crise, notamment à travers l’assistance technique et l’adaptation de ses instruments et facilités de financement».
Samira Takharboucht