La sardine cédée à 1.200 DA le kg

Aïn Témouchent

Les citoyens de la wilaya de Aïn Témouchent sont étonnés. Le prix de la sardine a frôlé la barre des 1.200 DA le kilogramme dans les marchés de poissons et poissonneries dans les deux ports de Bénisaf et Bouzedjar. Ce poisson bleu, autrefois poisson du pauvre, est presque introuvable sur la terre et dans la mer.

Les raisons sont multiples dont la responsabilité humaine est entièrement engagée. Il est à rappeler que la sardine de Aïn Témouchent se commercialise dans les principaux marchés du pays. Elle représentait les 20% de la production nationale. Cette rareté de la sardine a causé un chômage considérable en emplois directs. Les marins-pêcheurs retournent les mains vides à l’issue de leur sortie en mer. Concernant les raisons, les professionnels de la pêche expliquent ce phénomène de rareté par la pêche sauvage pratiquée par certains pêcheurs aveuglés par le gain facile. Ils recourent à l’usage des explosifs. En conséquence, ces produits chimiques polluent la zone marine où évolue la sardine. Ainsi, ces explosifs ont causé des massacres et tué en grande quantité le poisson. L’espèce halieutique a migré vers d’autres lieux plus cléments de l’autre côté de la méditerranée. A cela, s’ajoute le non-respect de la période de repos biologique qui permet au poisson de se multiplier. Pire encore, les pécheurs malveillants utilisent des filets interdits aux mailles très étroites pour récolter du poisson de petits calibres. Et tous les Témouchentois ont constaté que poissons de petit calibre se vendent le plus normalement possible sans aucun souci des pouvoirs publics ni services de contrôle. Dans ce contexte, le directeur de la pêche de la wilaya de Aïn Témouchent a été clair dans sa réponse à cette préoccupation. « La commercialisation de poisson de petit calibre est tolérée à la hauteur de 20% de la quantité globale». Il existe deux contrôles au niveau des quais. A ce stade, les économistes sont intrigués. L’Etat algérien a beaucoup investi dans le développement du secteur de la pêche, considéré comme un poumon du développement local au niveau de la wilaya de Aïn Témouchent, créateur de richesses et d’emplois. Ainsi, dans le cadre de la relance économique, plusieurs jeunes ont investi par le biais des dispositifs étatiques Ansej et Cnac dans la pêche dans les deux ports de la wilaya. Par contre, le poisson est très cher et hors de la portée du citoyen, en plus il est devenu très rare. Et dans quelques années à venir, la sardine sera exterminée. Ils ont tiré la sonnette d’alarme et alerté les pouvoirs publics et les ONG d’agir illico presto. Et pourtant, les lois réglementant la profession de la pêche existent mais elles sont très mal respectées. Il est inadmissible que le prix de la sardine fasse la concurrence à celui de l’agneau dans région très réputée par sa richesse maritime. Même les pêcheurs de plaisance à la canne sont mécontents et dénoncent ce massacre .

S. Djelloul