«La RASD et le Maroc doivent engager des négociations directes et sérieuses»

L’appel de Sabri Boukadoum :

La réunion du Conseil de sécurité, prévu le 21 avril sur les développements au Sahara occidental, intervient dans un «contexte nouveau, celui de la rupture du cessez-le-feu», estime le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum.

Dans une déclaration à la presse, samedi, en marge du Forum de l’économie de la culture, il a fait savoir que l’Algérie discute de cette question avec les 15 membres du Conseil de sécurité, qualifiant ces consultations de «bonnes». Il s’agit selon Sabri Boukadoum, d’une question importante aussi bien pour la sécurité de l’Algérie que pour la paix dans la région. «Il y a un plus grand intérêt de la part des membres du Conseil de sécurité, évidemment de la part de l’Algérie nous sommes très présents», dira-t-il à ce propos. Pour le chef de la diplomatie algérienne, «l’envoyé personnel ne suffit pas, il faut qu’il y ait un processus (…) Nous continuons à dire qu’il faut des négociations directes et sérieuses, entre les parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario».
«Nous demandons depuis presque deux ans la désignation d’un nouvel émissaire pour le Sahara occidental», rappelle Sabri Boukadoum, notant qu’une dizaine de candidats proposés pour occuper ce poste vacant depuis 2019, ont «tous été rejetés par une partie au conflit». A propos du rapport accablant du département d’Etat américain sur la situation des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés, le ministre précise que l’Algérie continue de plaider pour l’élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme, regrettant que «certains équilibres» au sein du Conseil de sécurité aient empêché la mission onusienne, d’être dotée d’une composante droits de l’Homme.
Rappelons que, mardi 9 mars, dans son allocution lors de la réunion, en visioconférence, du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) au niveau des chefs d’Etats et de gouvernements, le Président Abdelmadjid Tebboune avait appelé à la coordination des efforts et à l’action pour mettre fin à la crise au Sahara occidental, dernière colonie dans le Continent. Il avait expliqué que «l’Afrique qui a vaincu l’occupation européenne par sa lutte politique et armée parfois et qui est venue à bout de l’Apartheid, se doit aujourd’hui d’en finir avec le dernier foyer colonial».
«L’échec du cessez-le-feu suite à la violation d’un accord en vigueur depuis 1991 et l’escalade dangereuse que connait le conflit au Sahara occidental n’est que la résultante de décennies de politique de blocage et de ralentissement systématiques des Plans de règlement, de contournement du processus de négociations et de tentatives récurrentes d’imposer le fait accompli dans le territoire d’un Etat membre fondateur de l’UA», avait fait observer le Président Tebboune dans son allocution. Le Bureau permanent du secrétariat national du Front Polisario avait salué les positions fortes et claires contenues dans cette allocution.
A. L.