Les fonds pourront être introduits dans le circuit bancaire

Masse monétaire au marché parallèle

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a affirmé, dans la soirée d’avant-hier dimanche, que davantage de fonds du marché parallèle, pourront être introduits dans le circuit bancaire après les prochaines élections et une meilleure stabilité du pays.

«Le lancement et la généralisation de la finance islamique et l’émission de titres sont à même de donner des résultats positifs», a estimé le chef de l’Etat qui a fait cas de la récupération, en un seul mois, de quelque 100 milliards de centimes. Rappelant, au passage, que le phénomène du marché parallèle avait fait son apparition durant les années 90, au moment où l’Algérie était confrontée au phénomène terroriste qui avait déstructuré tous les circuits économiques et financiers du pays. Intervenant lors de sa rencontre périodique avec les médias, diffusée dans la soirée d’avant-hier dimanche, Abdelmadjid Tebboune a indiqué que nul ne détient le chiffre exact de l’argent en circulation en dehors du circuit officiel.
Il oscillerait, a-t-il déclaré, entre 6.000 et 10.000 milliards de DA. Soulignant, au passage, que les mesures adoptées pour drainer une partie de cet argent sont à même de donner un résultat positif. Interrogé sur la pertinence de la proposition de changement de la monnaie nationale comme levier pour obliger les détenteurs de ces fonds à les introduire dans les circuits bancaires officiels, Abdelmadjid Tebboune a considéré qu’une telle démarche sera sans résultat. «Un changement de la monnaie nationale entraînerait de longues files de citoyens modestes et non d’hommes d’affaires, venant échanger des montants à coup de milliards», a observé le chef de l’Etat.
Pour rappel, début février dernier, le ministre des Finances, Aymen Benabderahmane, avait révélé devant les membres de l’Assemblée populaire nationale (APN), que les services des Douanes avaient enregistré, en 2020, un total de 17.000 infractions, dont 504 portant sur des transferts illicites de devises pour un équivalent de 10 milliards de dinars qui ont donné lieu à 42 milliards de dinars d’amende. Pour le ministre des Finances, les infractions constatées par les services des Douanes, s’agissant du bilan de la lutte contre le transfert illicite de devises, avaient donné lieu, au cours des deux dernières années, à la saisie d’importantes sommes.
«En 2019, les services des Douanes ont ainsi saisi 1.644.000 euros, 358.000 dollars américains, 25.900 faux dollars américains, 283 millions de dinars tunisiens et 22,2 millions de dinars algériens. En 2020, ils ont saisi 456.000 euros, 34.000 dollars américains, 65.000 dinars tunisiens et 640.000 dinars algériens», avait-il indiqué. Faisant remarquer que l’administration des Douanes a pris plusieurs mesures pour renforcer les capacités de détection des opérations présentant un risque de transferts illicite de capitaux, mais aussi en matière de lutte contre toutes les formes de criminalités transfrontalière.
R. M.