Une nouvelle FAF pour de nouvelles perspectives ?

Faut-il tourner la page de l’équipe de la Fédération algérienne de football malgré l’adoption à main levée des bilans moral et financier du mandat de Khereddine Zetchi ?

La question vaut bien son pesant d’or. L’assemblée générale ordinaire, tenue ce lundi à l’hôtel Sheraton avait comme seul enjeu, l’adoption des documents officiels lesquels faisaient transpirer ceux qui devaient répondre aux éventuelles questions qui seraient posées par quelques personnes parmi les 109 membres présents. Le bilan est adopté malgré un tableau criblé de dépenses, par 91 membres des 104 votants, 3 abstentions et 10 non. Une approbation qui marque la clôture du quadriennal de Zetchi qui n’aura pas cette chance de retrouver son fauteuil pour un autre mandat. Les candidats pour ce fauteuil déposeront leur candidature, en attendant que les commissions de candidatures, de recours et de passation de consignes se chargent de préparer l’assemblée générale élective.

Que faut-il retenir des quatre années de gestion de Zetchi
Pour une majorité d’observateurs, le cabinet du président sortant accuse une absence de vision, un manque de leadership et très peu de signaux donnés en direction des instances internationales et pour tout dire, un décalage avéré entre les objectifs annoncés au lendemain de son élection et ceux réalisés au terme de son mandat, soulignent les professionnels interrogés par les médias nationaux. Cet échec a eu de fâcheuses répercussions sur l’image du football national qui perd de son lustre et de son impact, et ce, au moment où la représentation du football national en a le plus besoin. «Face à un remodelage rapide de l’équilibre de ce sport nous ne parvenons pas à occuper la place de choix qui sied à l’Algérie». Qu’avons-nous fait pour imposer son image au sein de la CAF ou de la FIFA ? Avons-nous su reconquérir nos premiers partenaires ? Susciter de nouveau leur intérêt et mériter leur soutien ? Ce football se joue dans les grandes capitales du football, avec des atouts majeurs et le nôtre.
Entre repli sur soi, hésitations et contre-discours, on multiplie les ruptures successives dans le déni de nos fondamentaux. L’image de la FAF ne peut que s’embrouiller davantage. C’est ce qui s’est d’ailleurs produit tout au long des années de gestion. Les fiches-parcours ne peuvent afficher le contraire de ce que le terrain n’a jamais cessé de dénoncer. Le football qui a aussi pour mission de rassembler a fini par diviser. Le mal s’est vite propagé au sein des clubs, où seul l’argent exerce sa force et produit de l’intérêt écrasant au passage les principaux objectifs du championnat national. Les joueurs aussi sont atteints par cette force financière. Il était attendu tout au long des quatre années des idées neuves, tisser des relations fructueuses et bénéficier des réseaux et opportunités qui s’offrent. Avons-nous fixé des objectifs précis et établi des plans pour y parvenir ? Pris par d’autres préoccupations, il prend quelques initiatives, comme réunir des présidents de clubs pour débattre de quoi ? Des questions urgentes, mais ont-elles étaient solutionnées. Qui a sapé la non concrétisation et pourquoi ? Zetchi était-il bien conseillé, bien entouré ? Enfin, était-il rendu compte ? Les sceptiques risquent d’avoir eu raison.

Le mouvement sportif regorge de ressources compétentes
Mais, dans cet art de l’impossible, rien n’est définitivement perdu. Le mouvement sportif regorge de ressources compétentes. Maintenues en déconnexion et ne comptant que sur leurs propres efforts, elles n’attendent qu’orientations, inspiration, appui et suivi. Maintenant que les bilans sont adoptés, le temps est confié à l’histoire qui confirmera ou infirmera le temps voulu, la véracité des actions menées dans le cadre du développement du football national. Balle au centre pour une vision nouvelle pour notre football à partir d’une lecture perspicace du nouveau monde, une réadaptation de nos paradigmes et un mode opératoire innovant, sont urgents. La Coupe d’Afrique, un merveilleux cadeau né d’un choix de circonstances, qui offre au football un sélectionneur algérien, un professionnel, qui sait manier l’art et la manière et diriger une Equipe nationale qui s’est engagée pour redorer son blason, après qu’il y eut auparavant des échecs lourds de conséquences. Des leçons à retenir.
H. Hichem