Impératif de protéger la propriété intellectuelle et industrielle

Artisanat

Les participants à un atelier régional de formation sur la protection des produits de l’artisanat d’art des wilayas de l’Est, tenu jeudi à l’université Abbas-Leghrour de Khenchela, ont mis l’accent sur l’importance de commercialiser les produits artisanaux dans le cadre du système de protection de la propriété intellectuelle et industrielle.

Les experts locaux et étrangers animant l’atelier en présence des directeurs et présidents des Chambres de l’artisanat et des métiers (CAM) des wilayas de l’Est ont mis l’accent sur les «avantages» dont bénéficient les artisans en usant des droits de protection de la propriété intellectuelle pour protéger leurs produits artisanaux contre l’imitation et la contrefaçon. Dans ce contexte, Kamel Eddine Bouam, directeur général de l’artisanat et des métiers au ministère du Tourisme et de l’Artisanat, a affirmé dans son intervention que l’objectif de cet atelier, programmé en coordination avec le bureau extérieur de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) en Algérie, en partenariat avec l’Institut national algérien de la propriété intellectuelle (INAPI) et l’Institut algérien de normalisation (IANOR), est la protection des produits artisanaux algériens à travers une marque collective et un label de qualité, à l’instar du célèbre tapis Babar de Khenchela.
Il a également ajouté que le ministère du Tourisme, de l’Artisanat et du Travail familial procédera après la fin des sessions de formation des directeurs et présidents des CAM, à la formation et la sensibilisation des artisans à l’importance de créer des marques commerciales pour les produits artisanaux pour bénéficier du système de protection de la propriété intellectuelle dans le cadre des textes relatifs au plan de protection des métiers artisanaux en vue d’aider les artisans à commercialiser leurs produits, notamment à l’étranger. De son côté, Abdelhafid Belmehdi, directeur général de l’INAPI, a souligné la nécessité de protéger l’artisanat traditionnel dans le cadre du système de protection de la propriété intellectuelle, relevant la possibilité de protéger le savoir-faire par des brevets ou dans le cadre du secret commercial parallèlement à la protection de l’aspect extérieur par le droit d’auteur ou de modèles industriels tandis qu’il est possible de protéger la notoriété par des marques commerciales, collectives ou d’indications géographiques.
Pour sa part, Ali Raïs, directeur de la CAM de Constantine, a indiqué à l’APS avoir présenté l’expérience du label de qualité de la dinanderie de Constantine, assurant que la protection de ce savoir-faire par le système de la propriété intellectuelle et industrielle a contribué à sa protection de l’imitation et la contrefaçon et à lui conférer de la valeur sur les marchés nationaux et internationaux. Il a également relevé que la labellisation de la dinanderie constantinoise est passée par plusieurs étapes à commencer par la sensibilisation des artisans dinandiers. Le secrétaire général de la wilaya de Khenchela, Hadj Farsi, qui a présidé les travaux d’ouverture de cet atelier, a souligné, quant à lui, que la wilaya recense 12 000 artisans dont les produits font l’objet d’imitation et d’appropriation illégale, estimant que les copies bon marché ont freiné la vente des produits artisanaux authentiques et en ont terni la réputation.
Il a relevé à cet effet, la nécessité de recourir au système de protection de la propriété intellectuelle qui constitue le meilleur moyen pour réprimer la concurrence déloyale. Cette rencontre, organisée par la direction du tourisme et de l’artisanat de la wilaya de Khenchela, a donné lieu à la présentation de plusieurs interventions du directeur du bureau extérieur de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle en Algérie, Mohamed Salek Ahmed Athmane, le directeur de l’IANOR, Hales Djamel, et l’expert international libanais de protection de la propriété, Pierre Khouri. La rencontre a été clôturée par un débat entre les animateurs de l’atelier et les directeurs des CAM sur les moyens notamment de convaincre les artisans de protéger leurs produits dans le cadre du système de protection de la propriété intellectuelle.
R. C.