L’Algérie renoue avec les «objectifs énergétiques» !

Elaboration d’un cahier des charges pour réaliser une éolienne de 5 KW

Le ministère de la Transition énergétique et des Énergies Renouvelables tente, depuis des mois, de préciser ses ambitions et de négocier le virage énergétique avec différents partenaires. Il opte, plus que jamais, pour le développement durable à découvert et affirme, ainsi, sa détermination de relancer les investissements dans les énergies renouvelables et dans l’efficacité énergétique afin d’aider le pays à sortir de sa dépendance aux hydrocarbures.

Encourager, par conséquent, la production de l’électricité éolienne et améliorer le rendement énergétique en dehors des énergies fossiles polluantes, épuisables. Le ministre de la Transition Énergétique et des Energies Renouvelables, Chems Eddine Chitour, et ses collaborateurs réfléchissent, d’ores et déjà, à l’Algérie de l’après-pétrole. Ils veulent, en effet, renforcer la production de l’électricité éolienne, tirée principalement du vent. Une ressource abondante dans le pays. Cependant, l’Algérie va-t-elle enfin changer sa trajectoire pour accélérer la transition énergétique ? Possible. Les autorités semblent manifester un fort regain d’intérêt pour les parcs naturels dont celui des Grands-Vents, à Alger où elles veulent réaliser une éolienne qui offre des perspectives non négligeables.
Le ministère de tutelle engage sa première étape de projet et appelle à l’élaboration, sans délai, du cahier des charges pour la réalisation d’une ferme éolienne. Il a instruit à «une équipe du Centre de Recherche dans le domaine des Énergies Renouvelables en Algérie de définir un cahier des charges pour la réalisation d’une éolienne d’une puissance de 5 KW destinée à l’autoconsommation, en introduisant le coût estimatif, au niveau du Parc des grands vents à Alger», a rapporté jeudi dernier, un communiqué du département ministériel, ajoutant que «ces instructions ont été données lors d’une réunion de travail, coprésidée par le ministre de la Transition énergétique et des énergies renouvelables, Chems Eddine Chitour, et le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de l’économie de la connaissance et des starts-up, Yacine Walid».
Avec le risque d’une crise énergétique qui se profile à l’horizon 2030, l’Algérie n’a d’autres choix que d’investir dans l’énergie renouvelable en remplacement des énergies fossiles, mais surtout pour s’adapter à l’évolution du marché mondial qui bascule de plus en plus vers l’énergie verte, non polluante. Certes, l’Algérie accuse des retards sur ses objectifs de développement des énergies renouvelables, ce qui a eu un impact direct sur ses modes de consommations énergétiques, domestiques et industriels. Désormais, le pays veut relever le défi de la transition énergétique et prendre exemple des pays africains en pleine transformation énergétique, favorisant l’émergence. L’expérience du Kenya dans le développement des énergies renouvelables, éoliennes, en particulier, devra aider et motiver l’Algérie à promouvoir le secteur du renouvelable.
En un temps record, ce pays africain a réussi à réaliser la plus grande et importante ferme éolienne dans le monde. Soutenu par la Banque africaine de développement qui a financé 70 % de ce projet, le Kenya est en phase de devenir le leader africain et mondial. Le Kenya, l’Egypte, le Maroc ou encore les Emirats arabes unis ont pu franchir le barrage des nouvelles technologies et s’approprier leur propre maîtrise. L’Algérie doit rivaliser d’innovation pour que ce secteur devienne compétitif à l’échelle régionale. Vaut mieux tard que jamais. Lors de la réunion de lundi entre les deux départements ministériels et organismes concernés, un vent d’optimisme souffle sur le développement réel du secteur du renouvelable, négligé depuis des années.
«Les ministres ont invité l’équipe de chercheurs du CDER à présenter un rapport de diagnostic exhaustif des équipements installés au niveau dudit site et à lister toutes les pièces nécessaires pour le fonctionnement des éoliennes et du champ PV, ainsi que le calcul des coûts. Egalement, définir un cahier des charges pour la réalisation d’une éolienne d’une puissance de 5 KW destinée à l’autoconsommation, en introduisant le coût estimatif», a souligné la même source. Pour rappel, ce n’est pas le premier projet que lance l’Algérie dans le domaine de l’éolien. La ferme éolienne de Kabertène implantée dans la wilaya d’Adrar de production d’électricité constitue un modèle réussi en matière d’exploitation des énergies propres et renouvelables. L’Etat tente de poursuivre timidement la réalisation du grand projet «Dounia Parc», qui n’a pas pu voir le jour pour de multiples raisons.
Samira Takharboucht