Djerad : «L’agriculture a besoin aujourd’hui d’un investissement fort»

Forum sur l’investissement agricole et agroalimentaire

L’investissement dans le secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire constitue un «levier majeur» de croissance économique nationale, ont estimé lundi à Alger plusieurs intervenants au Forum sur l’investissement agricole et agroalimentaire.

Dans ce cadre, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad a appelé les différents opérateurs et professionnels à investir en force dans l’agriculture pour donner l’opportunité à ce secteur de devenir le pilier central de la relance économique. Présidant l’ouverture de ce Forum, tenu sous le thème «l’investissement, levier de la croissance agricole et agroalimentaire», M. Djerad a affirmé que l’agriculture a besoin, aujourd’hui, d’un investissement «fort», soulignant que la relance globale du pays «dépend essentiellement de la relance de ce secteur, principal moteur de la croissance et l’appui à une industrie agro-alimentaire efficiente».
Pour sa part, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhamid Hemdani a réitéré l’appui de son département aux investisseurs dans les secteurs de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire, particulièrement dans le Sud et les Hauts Plateaux. Le ministre a noté que le secteur a adopté des projets efficaces pour améliorer la rentabilité, particulièrement dans les régions du Sud, de manière à renforcer la sécurité alimentaire. De plus, il a rappelé la création de l’Office de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes (ODAS) pour la promotion de l’investissement agricole dans le Sud du pays. «L’ODAS offre des opportunités d’investissement, à travers le portefeuille foncier octroyé par l’Etat, dans le cadre du guichet unique mis à la disposition des investisseurs pour le développement des récoltes stratégiques conformément aux cahiers des charges», a-t-il précisé.
Par ailleurs, le ministre de l’Agriculture  a annoncé qu’un programme pour le soutien financier des petits exploitants agricoles à travers le crédit mutuel sera présenté prochainement au Gouvernement  «Il existe plus de 1,2 million de petits exploitants agricole qui ont du mal à accéder au financement et j’estime que le crédit mutuel est la solution appropriée pour leur venir en aide». En plus du soutien financier, «ce programme, en cours d’élaboration avec le ministère des Finances, se penche également sur le volet de la couverture sociale des agriculteurs et l’assurance de leurs exploitations contre les calamités naturelles». «Pour ce faire, nous comptons restructurer la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) afin d’en faire un outil de financement et d’assurance pour les investisseurs du secteur, notamment les petits et moyens agriculteurs», a-t-il affirmé.
Par ailleurs, le ministre a assuré la détermination de son secteur d’encourager la filière de transformation des produits agricoles pour atteindre au moins 50% des besoins nationaux, en évoquant, à ce titre, la création de l’Office de développement de l’agriculture industrielle en terre saharienne (ODAS). De leur côté, les opérateurs économiques, experts et responsables institutionnels présents à cette manifestation ont évoqué plusieurs défis à relever pour le développement des secteurs agricole et agro-industriel. Parmi ces défis, les participants à cette manifestation ont signalé celui de l’accès au foncier industriel, saluant les efforts faits dans ce domaine par les pouvoirs publics.
Il a été évoqué, lors des panels organisés, le défi de l’irrigation et de l’énergie où a été mentionné l’intérêt de s’orienter vers des systèmes d’irrigation économiseurs d’eau et le recours au photovoltaïque dans le but de soutenir l’agriculture dans les Hauts-Plateaux et le Sud. En outre, les responsables présents ont évoqué la nécessité d’adapter les systèmes de soutien financier à la spécificité du secteur agricole, tout en soulignant l’importance des organismes de certification pour l’exportation des produits agroalimentaires.
Djamila Sai