«L’Algérie a grandement souffert des essais nucléaires»

Sabri Boukadoum l’a rappelé :

L’Algérie est pour l’élimination totale des armes de destruction massive. Cette position a été réaffirmée, lundi, par le ministre des Affaires étrangères Sabri Boukadoum qui participait, en visioconférence, à une réunion consacrée au 25ème anniversaire du traité de «Pelindaba», visant à créer une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique.

«Le Traité de Pelindaba a été signé par la majorité des pays africains, ce qui démontre leur engagement dans cet effort international engagé contre l’armement nucléaire», a-t-il fait observer. Pour sa part, notre pays «continuera à œuvrer, à travers tous les mécanismes possibles, en vue de l’élimination totale des armes de destruction massive», a-t-il déclaré faisant remarquer que «l’Algérie a été parmi les premiers pays à signer ce Traité et a contribué à la mise en place de la Commission africaine de l’énergie atomique». Sabri Boukadoum a appelé à étendre cette expérience à d’autres régions du monde dont, principalement, celle du Moyen-Orient et a souligné la nécessité de «déployer des efforts afin de stopper les essais nucléaires, comme une première étape vers la non-prolifération des armes nucléaires», de manière générale. Il a appelé l’ensemble des pays de l’Union africaine à participer à la dixième conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, prévue en juillet à New York.
Le ministre des Affaires étrangères n’a pas manqué de rappeler que l’Algérie a «grandement souffert des essais nucléaires menés sur son territoire par le pouvoir colonial». Des essais qui ont tué et causé des séquelles à des «milliers d’Algériens» en plus de leurs effets sur l’environnement. Il a ajouté, dans ce contexte, que la question des compensations devrait être traitée sérieusement. Le chef de la diplomatie algérienne a évoqué, en outre, le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, ratifié par 51 Etats et entrée en vigueur en janvier dernier assurant qu’il s’agissait d’un instrument susceptible d’apporter des réponses appropriées aux effets de l’usage des armes nucléaires. Il constitue également «une étape majeure dans la mise en place de zones exemptes d’armes nucléaires», a-t-il poursuivi.
Rappelons que l’Algérie a été parmi les premiers pays à avoir signé le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), adopté sous la supervision de l’Algérie qui était alors présidente de la première Commission de l’Assemblée générale de l’ONU en 2017». «Nous sommes fermement convaincus que le plus grand danger sur l’Humanité et sur la survie de toutes les civilisations persistera tant qu’il n’y a pas d’élimination totale des armes nucléaires. La levée de la légitimité des armes nucléaires est donc un pas nécessaire pour mettre le monde à l’abri de ses dangers, une conviction qui a amené l’Algérie à adhérer à ce processus et à le soutenir pour une interdiction totale des armes nucléaires», avait déclaré Sabri Boukadoum, en octobre dernier, à l’occasion de célébration de la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires.
L’Algérie, avait-il ajouté, «partage les appréhensions des autres pays non nucléaires concernant l’avancement limité dans le respect des engagements de désarmement nucléaire, d’autant que nous constatons, bien au contraire, une évolution des armes nucléaires, ce qui constitue une violation des obligations juridiques concernant le désarmement nucléaire». «Nous enregistrons l’absence de toute indication que les pays détenteurs d’armes nucléaires, qui assument la principale responsabilité dans le processus de réalisation du désarmement nucléaire, conformément au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et aux objectifs de l’ONU, aient honoré leurs engagements dans ce sens», avait déclaré le ministre.
L’Algérie est pleinement convaincue que l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction totale des essais nucléaires est un élément-clé du processus de désarmement nucléaire et du système de non- prolifération et que la création de zones exemptes d’armes nucléaires est un réel pas vers l’élimination complète des armes nucléaires. Pour l’Algérie, il faut saisir l’occasion de la conférence d’évaluation du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires pour progresser sur la voie de l’élimination totale des armes nucléaires, qui sont les seules armes de destruction massive à ne pas figurer sur la liste des armes interdites à l’échelle internationale.
Lakhdar A.