La société pétrolière italienne quitte la Tunisie

Tunisie/Groupe ENI

Le départ de société pétrolière italienne ENI de la Tunisie intervient suite à sa décision de cesser ses activités d’exploitation de combustibles fossiles pour investir dans les énergies propres, a indiqué en avril 2021 à Tunis, le directeur général des hydrocarbures au ministère de l’Industrie et de l’Energie, Rachid Ben Dali. Lors d’une conférence de presse, le responsable a expliqué que le groupe pétrolier italien a décidé de quitter la Tunisie, dans le cadre de sa démarche visant à investir dans des champs plus rentables, à travers le monde à l’instar de l’Egypte et du Mozambique.

A rapporté l’agence médiatique tunisienne. Il a fait remarquer que les conventions et accords, conclus entre la Tunisie et la société ENI, garantissent à cette dernière le droit de vendre ses actions à une autre partie qui soit à sa même hauteur financière et technique. Jusqu’à présent, aucune autre société n’a présenté une demande à ce sujet, ajoutant que ce dossier est géré par le comité consultatif des hydrocarbures. Par contre, la société anglo-néerlandaise Shell n’a pas décidé de quitter la Tunisie et que cette société pétrolière n’a aucunement l’intention de renoncer à ses activités dans le pays. Ce directeur a ajouté que la reprise des activités pétrolières en Tunisie demeure liée au climat d’investissement favorable et d’une situation sociale stable, faisant observer, à cet égard, que l’activité pétrolière a chuté de 50% par rapport à 2010.
Ainsi, la production nationale des hydrocarbures est passée de 7 millions de tonnes équivalent pétrole (Tep) en 2010, à moins de 4,5 millions de tep en 2020. L’avis de directrice des explorations à la direction générale des hydrocarbures, Rania Marzouki s’explique que cette baisse est due au non renouvellement du stock national, faisant savoir que le nombre des permis a atteint 23 en 2020, contre 52 permis en 2010. A en croire cette responsable aucun permis de recherche et d’exploration n’a été accordé durant trois années consécutives (2014, 2015 et 2016), précisant que six permis seulement ont été accordés en 2019.
Le vice-président du Groupe de la Banque mondiale pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, Ferid Belhadj, annonce le décaissement par la banque d’une enveloppe de 300 millions de dollars au profit d’environ un million de familles tunisiennes, dans le cadre d’un programme social qui sera placé sous la tutelle du président de la République. Lors d’une rencontre avec le chef de l’Etat tunisien, Kaïs Saïed, lundi 15 mars 2021, au palais de Carthage, il a réitéré la volonté de la BM d’appuyer les efforts déployés par la Tunisie dans sa lutte contre la pauvreté.
Il a exprimé le souci de la BM d’aider la Tunisie à récupérer ses fonds placés à l’étranger en mettant son expertise dans ce domaine à la disposition de du pays. Les deux parties ont également évoqué le projet de la ville médicale «Al Aghaliba», qui sera réalisée dans le gouvernorat de Kairouan. Le président a souligné l’importance de ce projet qui permettra la création de 50 mille postes d’emploi et qui serait en mesure d’attirer d’importants investissements dans plusieurs domaines d’activité. De son côté, Belhadj a fait part de la volonté de la Banque Mondiale de participer à la réalisation des études nécessaires des différentes composantes de ce projet, a-t-on informé de même source.
Oki Faouzi