La mise en œuvre «urgente» de la réforme des finances publiques, évoquée

Benabderrahmane rencontre des responsables du FMI

Le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane a exprimé, lors de son entretien, mercredi dernier, à Alger, par visioconférence, avec les responsables du Département des finances publiques du Fonds monétaire international (FMI).

Sa satisfaction quant à la «qualité de l’assistance technique fournie par le FMI au profit du ministère des Finances», estimant que «cette assistance a eu à présenter des recommandations pertinentes, notamment concernant la modernisation des administrations fiscale et douanière, l’élaboration des statistiques financières, la gestion budgétaire à moyen terme et la maîtrise des risques budgétaires, ainsi que la gestion de trésorerie», a indiqué un communiqué de son département ministériel. Cette réunion est une occasion pour le premier argentier du pays pour examiner et évaluer les perspectives de coopération avec les Institutions de Bretton Woods dans le domaine des finances publiques. L’un des grands chantiers du Plan du Gouvernement.
Il a été convenu, unanimement, la poursuite de la collaboration entre les deux parties et «de cet accompagnement particulièrement dans le cadre de la mise en œuvre des réformes engagées en Algérie par les administrations budgétaire et fiscale», a souligné le même document. Ainsi, rassembler toutes les réflexions produites par les pouvoirs publics algériens qui, depuis plusieurs mois, tentent d’accélérer la réforme bancaire et fiscale, mais aussi douanière en vue de renforcer la gouvernance, le pilotage et améliorer la gestion des finances publiques. L’objectif de ces réformes serait l’optimisation de la procédure budgétaire, en l’occurrence, rendre les dépenses publiques plus transparentes, utiles et efficaces. Mettre un terme, simultanément, aux crimes financiers (fraude fiscale et corruption). Ces pratiques malsaines causent des pertes sèches à l’Etat qui n’a d’autre choix que de passer le plus tôt possible d’engagements à la mise en œuvre des programmes des réformes, bancaire et fiscale, et aussi douanière.
A commencer par la modernisation et la numérisation du système bancaire et des services administratifs (fiscaux et douaniers) pour une meilleure performance, visibilité et gouvernance. Cette démarche est primordiale pour sécuriser le secteur financier contre toute exploitation illégale et optimiser le secteur douanier et fiscal fragilisé par la mauvaise gouvernance. Bien que le Gouvernement ait entamé ses réformes financières globales en 2020, notamment, au niveau des finances publiques, le bilan financier est «négatif». Dévaluation de la valeur du Dinar, problème de liquidité, hausse des dépenses budgétaires, restrictions budgétaires, érosion des réserves de changes (45 milliards de dollars) et hausse des déficits de la balance des paiements et du Trésor public. La situation s’est aggravée avec l’arrivée de la crise sanitaire du Covid-19 qui a bousculé l’ordre des priorités de l’Etat qui a dû débourser plus pour prendre en charge la situation sanitaire.
Face à la chute des indicateurs macro et micro-économique, l’Etat tente d’improviser des solutions et cherche dans l’absolu la diversification du secteur industriel productif et la mise en œuvre une nouvelle politique budgétaire. Pour s’adapter à l’évolution de la situation économique mondiale et amortir les effets de la récession, plusieurs mesures coercitives sont prévues dans la loi de Finances 2021 qui vise un cadrage macroéconomique et financier plus rigoureux. Il est prévu, également, la révision de la réglementation de change, du code de l’investissement, de la réglementation douanière, même les plus délicates comme celle de la Sécurité sociale. L’Algérie veut réinventer un nouveau modèle économique et financier, plus performant, résilient et inclusif. Refusant de recourir, en dépit de la crise qui aggrave les finances publiques, aux services du FMI, l’Algérie tente d’accélérer sa transition économique et plaide pour un modèle financier plus résilient. Se concentrer sur la résolution de ses dettes, ses déficits et améliorer sa gouvernance et sa croissance.
Le redressement des cours du pétrole et la reprise des activités industrielles internationales, confirment l’éclaircie. Toutefois, le plus difficile est à venir et pour redresser la situation financière (délicate) du pays, le soutien des Institutions de Bretton Woods est nécessaire. Idem pour la Banque mondiale (BM). L’assistance technique de ces deux institutions financières internationales et aider à planifier la riposte à la crise.
Lors de ladite rencontre, M. Benabderrahmane a salué le rôle du FMI qui «a orienté ses appuis techniques davantage sur les questions liées notamment à l’intégration des systèmes d’information, l’inclusion du secteur informel, la fiscalisation de l’économie numérique, l’élargissement de l’assiette fiscale et la gestion des risques budgétaires y compris ceux liés aux Partenariats Public-Privé», a indiqué le même document. Quant aux responsables du Département des Finances Publiques du FMI, ils réaffirment «la volonté de leur institution à poursuivre, à travers les actions d’assistance technique et de conseil, l’accompagnement des efforts déployés par notre pays dans le cadre de son plan de réformes et de modernisation dans les domaines suscités».
Samira Takharboucht