La Russie planifie des vols futurs vers Saturne et Jupiter avec des moteurs à propulsion nucléaire

La course vers les espaces lointains entre la Russie et les Etats-Unis

En misant sur la propulsion nucléaire, des scientifiques russes planifient de futurs vols vers des planètes telles que Saturne, Jupiter ou Neptune. L’Institut russe de recherche spatiale a précisé qu’un appareil à moteur nucléaire pourrait traverser le Système solaire beaucoup plus rapidement que les sondes américaines Voyager.

En effet, des scientifiques russes ont commencé à planifier des vols vers Jupiter, Saturne, Uranus ou Neptune d’appareil à moteurs spatiaux nucléaires qui sont en cours de développement en Russie, a expliqué le 7 avril 2021 le directeur de recherche de l’Institut de recherche spatiale russe Lev Zelenyï cité par l’agence d’information Russe « Nous avons même commencé à rêver d’aller vers les planètes géantes», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse tenue à Moscou ce mercredi 7 avril à l’occasion de la Journée des cosmonautes du 12 avril. Il a détaillé qu’un appareil avec un moteur ordinaire prendra beaucoup de temps pour y arriver. Toutefois, grâce aux technologies modernes, un engin à propulsion nucléaire pourrait voyager plus vite.
Lev Zelenyï a précisé qu’il s’agissait d’un appareil automatique qui pourrait faire le tour du Système solaire non pas en 40 ans, comme l’a fait la sonde américaine Voyager, mais beaucoup plus rapidement. Or, le projet déjà en cours d’élaboration Dans le cadre d’un contrat de 4,17 milliards de roubles (47 millions d’euros) signé le 10 décembre 2020 par le groupe spatial russe Roscosmos, le bureau d’études Arsenal de Saint-Pétersbourg va construire une conception d’un remorqueur spatial nucléaire baptisé Nuklon. Les travaux sur l’avant-projet doiveraient se terminer le 28 juillet 2024. Par la suite, il est prévu de lancer les appareils du système Nuklon depuis le cosmodrome Vostotchny, situé non loin de la frontière avec la Chine.
Tandis que la Russie travaille déjà sur un module de transport doté d’un réacteur nucléaire depuis 2010, ce n’est qu’en 2019 qu’elle a présenté une maquette du remorqueur qui est destiné à effectuer des vols à destination de la Lune, de jupiter et de Vénus. Alors les visiteurs du forum Armée 2020 ont pu découvrir une présentation 3D du fonctionnement du remorqueur dans l’espace. Selon le premier directeur général adjoint de Roscosmos, Youri Ourlitchitch, un remorqueur nucléaire russe devrait être testé en orbite en 2030. L’Institut de recherche spatiale a précisé qu’en 2021 les scientifiques travailleront sur un lanceur spatial super lourd et un remorqueur nucléaire.

La Russie développe un lanceur spatial pour aller sur la Lune et Mars
Le développement d’un lanceur spatial super-lourd russe destiné aux missions lunaires et martiennes est en cours, a fait savoir le commandant de bord du secteur russe de l’ISS. Sa charge utile pourrait atteindre 200 tonnes. Celle dont dispose le lanceur américain Saturne V est actuellement de 140 tonnes. Trois semaines après que la NASA a testé avec succès le bloc central du lanceur Space Launch Systel (SLS) ayant pour vocation de rendre les vols vers la lune et Mars possibles, des détails sur le développement d’un lanceur super-lourd russe émergent. Sa charge utile pourrait être plus importante que celle du lanceur américain, a-t-on indiqué de même source. «On met au point les premiers schémas techniques de lanceurs super-lourds de deux types de charge utile de plus de 100 tonnes, voire jusqu’à 200 tonnes», a déclaré le commandant de bord du secteur russe de la Station spatiale internationale (ISS) lors de la 23e édition du colloque international «L’homme dans l’espace» qui se tient à Moscou.
Selon Vladimir Soloviev, il sera ainsi possible de réaliser des vols vers la Lune et dans l’espace lointain, notamment vers Mars. En février 2021 le profil de la gamme des lanceurs super-lourds pour des missions lunaires et martiennes a été breveté en Russie, mis au point par le bureau d’étude Makeïev, concepteur de missiles. La charge utile de ces fusées à usage unique devrait dépasser celle du lanceur super-lourd américain Saturne V utilisé pour des missions lunaires habitées. Sa charge utile en orbite lunaire est de 47 tonnes, contre 140 tonnes pour l’orbite terrestre. Ce projet russe prévoit l’élaboration de trois lanceurs dont les charges utiles en orbite basse seront respectivement de 53, 106 et 160 tonnes. Grâce à leurs caractéristiques, ces dispositifs pourront servir pour explorer les corps célestes faisant partie du système solaire, en particulier Mars et la Lune.
Quelques jours avant cette annonce, le chef de l’agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine, avait fait part de son intention de réviser le projet de la fusée super-lourde Ienisseï capable de porter en orbite terrestre une charge de plus de 100 tonnes, et de 27 tonnes vers la Lune. La nouvelle conception du lanceur devrait être présentée entre mai et juin 2021. Par contre le lanceur super lourd américain le SLS développé, Le SLS est développé pour envoyer le vaisseau spatial Orion dans le cadre de la mission habitée lunaire prévue en 2024 aussi vers Mars. La charge utile de son bloc le plus lourd pourrait atteindre au moins 130 tonnes en orbite terrestre et plus de 46 tonnes en orbite lunaire. En décembre 2019, la NASA a annoncé avoir terminé l’assemblage du bloc central de la fusée, lequel a été testé en mars 2021. Le lancement de la fusée a été reporté à plusieurs reprises pour cause de moyen financier. Informe-t-on.
Oki Faouzi