Des us ancrés chez la famille tindoufie

Traditions ramadhanesques

Le mois sacré du Ramadhan est la période par excellence où sont revivifiées des traditions socioculturelles diverses profondément ancrées chez la famille tindoufie.

Outre le volet spirituel et religieux, les signes de solidarité et d’entraide sont très visibles, beaucoup plus que durant le reste de l’année, en ce mois de piété et de ferveur qui est accueilli, tout comme ailleurs aux quatre coins du pays, par l’inévitable renouvellement des ustensiles pour la garniture de la table de l’Iftar (repas de rupture du jeûne). Durant tout le mois du Ramadhan, les ménagères s’affairent savamment à la préparation de l’incontournable «Hrira», ou «H’sa» comme l’appellent certains, une soupe à base de blé concassé, sans laquelle ne peut être conçu le repas d’Iftar, assure Mme Fatma Benyoucef de l’association Hassiba Benbouali pour le patrimoine.
Un plat qui est préparé à base de blé local, qui est fumé juste après sa moisson, puis concassé, donnant lieu à des grains de «Mermez» qui est le secret même de son goût singulier. Le service du thé ponctuant le repas d’Iftar constitue un cérémonial important dans la soirée ramadhanesque, dont la préparation sur un brasier se déroule sous les yeux de tous, en tant que moment de convivialité regroupant les membres de la famille et les invités, estime Mohamed Belaid, président de l’association «Guenga» du patrimoine ancien. Aussi, les familles tinfoufies perpétuent la tradition de l’échange des plats entre voisins, dans un geste de raffermissement des liens de bonté et de solidarité, plus particulièrement durant ce mois de bonnes actions, a-t-il ajouté.
Pour beaucoup de familles, les veillées du Ramadhan sont l’occasion aussi de s’adonner à des jeux distractifs traditionnels tels que le jeu de «Sig» (bâtonnets) notamment chez la gent féminine, et à d’autres éducatifs et culturels participant à développer les capacités d’assimilation et d’apprentissage chez l’enfant, selon l’association «Guenga». L’avènement du mois de Ramadhan amène également les familles tindoufies concernées à bien préparer la circoncision de leurs enfants, dans un esprit de bénéfice de la bénédiction du mois sacré et de Leilat El-Qadr (nuit du Destin), selon le président de l’association du patrimoine ancien.
R. C.