Le projet de la Superligue resterait qu’un projet

Football

«Nous sommes tous unis face à ce projet de non-sens», a déclaré le président de l’Union des associations européennes de football, Aleksander Ceferin.

Le projet de la Superligue, emmené par le président du Real Madrid, Florentino Pérez, voudrait qu’il soit soutenu et donc défendu par la participation permanente de quinze clubs fondateurs à une compétition quasi fermée. Parmi ces quinze équipes, douze sont connues (six anglaises, trois espagnoles, trois italiennes). Les 15 membres fondateurs de la Superligue tant médiatisée avaient longuement travaillé sur ce projet mais s’est vite résigné à aller plus loin.
Seuls 10 étaient au rendez-vous (Real Madrid, FC Barcelone, Atletico Madrid, Juventus Turin, AC Milan, Inter Milan, Liverpool, Manchester United, Tottenham et Arsenal), pour défendre leur initiative devant qui de droit. Le quorum n’étant pas atteint, le projet commence à perdre ses plumes, ce qui pourrait remettre en cause son modèle économique et donc son existence. Cette nouvelle fait sourire l’UEFA qui bénéficie du PSG, du Bayern Munich et du Borussia Dortmund… Un projet qui voit ainsi ses bougies s’éteindre une à une. La concurrence se retire du terrain de la compétition. Le rapport de force semble clairement en train de tourner en faveur de l’UEFA.

Fin de partie pour les auteurs du projet ?
Pourtant, c’était bien parti puisque porté par une belle poignée de clubs et pas des moindres, les plus riches, là où personne ne pouvait deviner que la machine tant médiatisée pourrait s’arrêter en si bon chemin. Une parfaite occasion que le président de l’UEFA, Aleksander Ceferin, a vite saisi cette occasion pour réagir. Il qualifie la création de la Superligue de «proposition honteuse» de quelques clubs «guidés par l’avidité», «un crachat au visage de tous les amoureux du football», a-t-il réagi, ce lundi 19 avril. «Nous sommes tous unis face à ce projet de non-sens», a-t-il encore repris au sujet de la Superligue. Ce projet, emmené par le président du Real Madrid, Florentino Pérez, implique la participation permanente de quinze clubs fondateurs à une compétition quasi fermée. Parmi ces quinze équipes, douze sont connues (six anglaises, trois espagnoles, trois italiennes).

La sanction des joueurs internationaux
Un quotidien européen, rapporte que le patron de l’instance européenne du football a réaffirmé que les joueurs évoluant dans les clubs fondateurs de cette ligue privée seraient «bannis» des compétitions internationales, telles que la Coupe du monde ou l’Euro, et ne pourraient «pas représenter leur équipe nationale». Cette nouvelle compétition privée est lancée dans le but de supplanter la prestigieuse Ligue des champions. Selon un courrier adressé à M. Ceferin et à Gianni Infantino, le président de la Fédération internationale de football, obtenu lundi par l’Agence France-Presse, «nous ne voulons pas remplacer la Ligue des champions ni la Ligue Europa, mais les concurrencer et exister aux côtés de ces tournois», développe la nouvelle organisation, exhortant les instances à «participer urgemment à des discussions» visant à «accommoder au mieux la compétition au sein de l’écosystème du football». La banque américaine JP Morgan a annoncé, lundi, qu’elle allait financer le projet de Superligue européenne. «Je peux confirmer que nous finançons l’opération», a fait savoir à l’AFP un porte-parole de la banque à Londres.

Le syndicat des footballeurs réagit
Dans un communiqué publié lundi, le syndicat des footballeurs Fifpro «s’opposerait» à d’éventuelles mesures privatives pour les joueurs amenés à disputer la Superligue. L’annonce fracassante de la création de cette Superligue, survenue dans la nuit de dimanche à lundi, «laisse les joueurs avec beaucoup d’inquiétudes et de questions», explique la Fifpro dans un communiqué. «Une nouvelle compétition minimisant [la coopération solidaire entre compétitions domestiques et internationales] pourrait causer des dommages irréparables», ajoute le syndicat, regrettant que les joueurs soient «utilisés comme actifs et leviers dans ces négociations». La Fifpro prévient par ailleurs qu’elle «s’opposera vigoureusement aux mesures des deux parties qui pourraient entraver les droits des joueurs, tels que l’exclusion de leurs équipes nationales». Fin d’une aventure ?
H. Hichem