Sonatrach enregistre un chiffre d’affaires de 6,8 milliards de dollars

Les exportations de gaz tirent vers le haut les bénéfices de la compagnie

Depuis 2019, la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach tente de garder le cap sur ses objectifs, sortir du court terme et penser à l’après-crise. Les décisions prises par le groupe au début de la pandémie du Coronavirus en 2020 l’ont aidé à mesurer sa performance réelle et à atteindre ses objectifs préalablement fixés.

«Le groupe public des hydrocarbures a réalisé un chiffre d’affaires de 6,8 milliards de dollars lors du premier semestre 2021», a indiqué le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, lors de son intervention dans l’émission «Daif Esssabah» de la Chaîne I de la radio algérienne. Ce résultat trimestriel est soutenu par de bons chiffres de production et le retour timide de la demande, notamment, en gaz. «Ce chiffre est réalisé avec une production de l’ordre de 46,7 millions tonnes équivalent pétrole (TEP) dont 24 millions tonnes destinées à l’export, alors que le reste est dédié à la consommation locale», a souligné M. Arkab qui a qualifié cette dynamique de «positive», et que «cet indice encourage à la réalisation des objectifs tracés jusqu’à la fin de l’année au vu de la reprise timide enregistrée durant la même période de l’année dernière».
Les déclarations du ministre de l’Energie et des Mines, ces dernières semaines, laissent entendre que la situation du groupe pétrolier public pourrait s’améliorer davantage et l’heure serait aux prises du bénéfice du marché de l’exportation, notamment, gazière. Cette dernière évolue en hausse depuis quelques années et les perspectives du marché mondial de gaz s’avèrent également meilleures grâce à l’augmentation de la demande constatée des pays asiatiques. «Les exportations gazières ont atteint d’autres marchés historiques de Sonatrach en Méditerranée et également des pays asiatiques comme la Chine et le Bangladesh», a affirmé le groupe dans un communiqué rendu public, la semaine dernière, ajoutant, à ce propos, que «ces réalisations ont été confirmées par des sources spécialisées mettant en avant l’augmentation de l’offre à partir de l’Algérie qui a permis de satisfaire une demande gazière européenne très soutenue».
L’augmentation sur le gaz s’explique par «la vague de froid qui a frappé le Sud de l’Europe et le lancement des campagnes de vaccination anti-Covid-19 dans plusieurs pays», a expliqué M. Arkab qui reste optimiste quant à l’amélioration de la situation du secteur énergétique avant le fin de l’année. Selon lui, après des baisses en chaîne, les actions s’accordent pour une reprise régulière des cours du pétrole et des perspectives d’investissement dans le secteur, sachant que le ministre accorde une place de choix au secteur minier dans sa nouvelle feuille de route. Il est prévu, au cours de cette année, le lancement de l’exploitation de plusieurs gisements miniers, dont celui de Ghar Djebilet. Ce projet entre dans la dernière ligne droite. «L’étude préliminaire lancée avec le partenaire chinois sera finalisée dans 3 mois, pour pouvoir procéder ensuite à la signature des contrats et à la réalisation du projet», a fait savoir le premier responsable du secteur, assurant que la finalisation prochaine de tous les textes d’application concernant la nouvelle loi sur les hydrocarbures ouvrira la voie à d’autres opportunités et marchés à la Sonatrach.
A noter que, désormais, toutes les activités du secteur énergétique seront soumises à la règle 51/49%, régissant l’investissement, conformément au décret exécutif n° 21-145, du 17 avril 2021, fixant la liste des activités revêtant un caractère stratégique en Algérie, signé la semaine dernière par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad. Cette décision pourrait, probablement, impacter le marché de l’investissement au ralenti depuis des années, alors que la Sonatrach essaie de relever sa capacité de production et améliorer son chiffre d’affaires qui a chuté en 2020 de 12%, pour rappel. L’année 2021 semble être celle de tous les défis et enjeux. Au-delà de l’objectif d’atteindre l’autosuffisance énergétique, le ministre est revenu sur «la nécessité d’accorder davantage d’intérêt à la consommation locale du gaz qui ne cesse d’accroître afin de la maîtriser à travers la mise en place de plusieurs programmes et la diversification de l’utilisation et de la rationalisation de l’énergie».
Samira Takharboucht