Que reste-il des promesses du patron de la FIFA ?

Février 2020 – avril 2021

Samedi, 1er février 2020, les feux de l’actualité sportive étaient orientés sur la ville de Salé (Maroc) qui accueillait un séminaire CAF-FIFA sur le développement des compétitions et des infrastructures footballistiques en Afrique.

La conférence, où tout allait se décider pour l’avenir footballistique africain. Un rendez-vous où tout le monde ou presque était à l’écoute du patron du football planétaire, là où tout le monde ne pouvait qu’écouter et exécuter ce qui allait être dicté par le patron du football planétaire, Gianni Infantino, qui a préconisé de disputer la Coupe d’Afrique des nations tout les 4 ans.

2020 année des promesses, et aujourd’hui ?
2 février, une année est écoulée sur les travaux du séminaire, l’occasion où le boss de la FIFA a étalé ses notes destinées au football africain, des notes axées sur plusieurs axes dont l’arbitrage, les infrastructures et les compétitions. Estimant que «l’arbitrage africain est encore faible, préconise de prendre un groupe de 20 arbitres FIFA africains parmi les meilleurs, les accompagner vers la professionnalisation et leur offrir des contrats professionnels, à durée indéterminée. Ils sont les garants des règles du jeu», a-t-il souligné. L’objectif : assurer à ce groupe d’arbitres des revenus confortables afin de limiter les risques de corruption. Infrastructures, en tant que second axe de sa feuille de route, il promettait «de mettre au point une proposition qui mobilise un milliard de dollars pour la construction d’au moins un stade de grande qualité dans chacune des 54 associations membres de la FIFA et de la CAF», a promis Infantino. Il expliquait à l’assistance, voire à ses élèves, que le fonds sera alimenté par la FIFA, la CAF et un «groupe de partenaires». Il assurait dans sa lancée que la FIFA veillera à ce que ces financements soient gérés par des procédures transparentes et fiables.

La grosse surprise
Les compétitions, la grosse surprise qui a fait réagir les professionnels, les internationaux du football africain, c’est le décalage de la CAN de deux à quatre années. Un style d’engagement qui ferait traîner la CAN tous les 4 ans. Une philosophie rejetée par les professionnels du football en retraite, contrairement aux présidents des Fédérations de football africaines qui ne faisaient que s’exprimaient par leur applaudissement. «Une manière de faire ralentir le développement de ce sport et d’éviter toute concurrence». L’objectif, disait Infantino, est «d’améliorer le niveau des sélections africaines : création d’un championnat du monde des nations chez les femmes, accélération du rythme des compétitions mondiales de jeunes, création de nouvelles catégories de jeunes». L’autre surprise de cette conférence est celle d’annoncer aux représentants africains «volonté de créer une Superligue africaine composée d’une vingtaine de clubs parmi les plus puissants du continent avec une limite probable de deux équipes d’un même pays».

Créer une Superligue africaine de football africaine
Il s’agirait d’une Ligue semi-fermée avec 20 clubs permanents et 4 clubs concernés par un système de promotion-relégation via des compétitions régionales … «Nous allons mettre au point une proposition qui mobilisera un milliard de dollars pour la construction, d’au moins, un stade de grande qualité dans chacune des 54 associations membres de la FIFA et de la CAF».

Les promesses du nouveau président de la CAF
Elu président au mois dernier, Patrice Motsepe refait un voyage où s’est tenu le séminaire et à partir du Maroc, déclare «le but essentiel de sa visite était de s’enquérir de l’état d’avancement de l’ambitieux projet de développement des infrastructures de football sur le continent, dont il a confié la charge à Fouzi Lekjaa (président de la Fédération marocaine de football et membre du Conseil de la FIFA, ndlr). Ce nouveau projet d’infrastructure évalué à un milliard de dollars américains, doit permettre de changer la physionomie du football africain. Il sera suivi de près par le nouveau président de la CAF», a écrit l’instance panafricaine dans un communiqué. «Alors que plusieurs pays, à l’instar du Burkina Faso, ne disposent pas d’un stade aux normes pour jouer à domicile à l’occasion des éliminatoires du Mondial-2022, ce chantier s’annonce très important». Ainsi va la vie du football africain.
H. Hichem