De violents affrontements entre Palestiniens et la police israélienne font 120 blessés

Palestine/Jérusalem-Est

De nouveaux accrochages ont opposé, dans la soirée du 24 avril, Palestiniens et forces de l’ordre aux abords de la vieille ville de Jérusalem après un appel au calme du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Six Palestiniens ont été blessés, dont cinq traités sur place, a indiqué le Croissant-Rouge palestinien.

A Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé et annexé par Israël, des centaines de policiers avaient été déployés aux abords de la Vieille ville le 24 avril en début de soirée pour éviter de nouvelles violences après plusieurs jours d’affrontements impliquant extrémistes juifs, Palestiniens et forces de l’ordre, les plus importants depuis des années, ont rapporté des médias sionistes. Des Palestiniens ont lancé des bouteilles d’eau sur les policiers qui ont répliqué avec des grenades assourdissantes. De jeunes Palestiniens ont fait brûler des bennes à ordures dans les rues adjacentes de la porte de Damas. «Nous voulons avant tout faire respecter la loi et l’ordre public. Nous exigeons maintenant que la loi soit respectée et j’appelle toutes les parties au calme», avait lancé le Premier ministre de l’Etat hébreu quelques heures plus tôt dans un communiqué après une réunion d’urgence des responsables de la sécurité. Il a également déclaré que l’armée israélienne était prête à tous les scénarios dans la bande de Gaza, après le tir d’une trentaine de roquettes depuis l’enclave palestinienne sur le sud du territoire israélien dans la nuit du 23 au 24 avril.
En représailles, des chars, des avions de combat et des hélicoptères militaires avaient ciblé, selon l’armée, des positions du Hamas, informe-t-on. La branche armée du Hamas, mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza, a apporté son soutien aux Palestiniens de Jérusalem-Est et menacé Israël. Trois nouvelles roquettes ont été tirées le 24 avril au soir depuis la bande de Gaza. L’une a été interceptée par le bouclier antimissile israélien, une autre a explosé dans un terrain vague et la troisième s’est abattue dans la bande de Gaza, selon l’armée. Ces déclarations du Premier ministre israélien prennent place dans un contexte de tensions croissantes après les incidents ces derniers jours entre Juifs et Palestiniens à Jérusalem-Est. Les heurts les plus violents ont eu lieu le 22 avril, lorsque des Palestiniens ont voulu s’opposer à une marche de partisans d’un mouvement juif d’extrême droite qui scandaient «Mort aux Arabes». Les forces israéliennes, mobilisées pour cette marche, ont bloqué les Palestiniens.
Une centaine d’entre eux ont été blessés, ainsi qu’une vingtaine de policiers israéliens. La Jordanie dénonce des attaques racistes de la part d’Israéliens. «Nous garantissons la liberté de culte comme chaque année, pour tous les habitants et tous les visiteurs de Jérusalem», a assuré Benjamin Netanyahou, faisant allusion aux prières sur l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam, en cette période de mois de jeûne musulman de ramadan. Face aux tensions, le chef d’état-major Aviv Kochavi a décidé de reporter sa visite prévue aux Etats-Unis. Les affrontements des derniers jours à Jérusalem ont commencé après que la police a empêché les Palestiniens de s’asseoir sur les marches entourant la porte de Damas, un lieu où ils se réunissent le soir pendant le ramadan. Et lorsque des juifs d’extrême droite ont prévu de manifester à proximité, de nombreux Palestiniens y ont vu une provocation. L’envoyé spécial de l’ONU pour le Moyen-Orient, Tor Wennesland, a appelé à éviter une nouvelle escalade.
«Les actes de provocation à Jérusalem doivent cesser. Les tirs indiscriminés de roquettes vers les zones peuplées violent le droit international et doivent cesser immédiatement.» Les Etats-Unis ont pour leur part exprimé leur profonde préoccupation, condamnant des discours de haine. Pays voisin lié à Israël par un traité de paix, la Jordanie, qui administre les lieux saints musulmans à Jérusalem-Est, a condamné les attaques racistes israéliennes, avertissant que Jérusalem était une ligne rouge. L’Iran, a lui condamné les agressions du régime sioniste et des colons. Jérusalem a été secouée dans la soirée du 22 avril par des affrontements opposant des manifestants palestiniens aux forces de l’ordre israéliennes dans un contexte marqué par des tensions après des incidents récents entre juifs et arabes.
Des affrontements entre les forces policières israéliennes et des manifestants palestiniens ont fait plus de 120 blessés au cours de la nuit à Jérusalem, ont fait savoir ce 23 avril des sources médicales et policières citées par les médias. Le Croissant-Rouge palestinien a fait état d’au moins 105 blessés, dont une vingtaine ont été transférés à l’hôpital, tandis que la police a ajouté avoir recensé 20 blessés dans ses rangs et arrêté 44 personnes lors de ces affrontements. Des vidéos diffusées dans les médias et sur les réseaux sociaux montraient des employés arabes travaillant dans le centre de Jérusalem et des journalistes être agressés violemment par des jeunes juifs criant «Mort aux arabes», 70 personnes ont été arrêtées le 21 et 22 avril courant, selon un communiqué de la police israélienne.
Oki Faouzi