Les pompiers ne décolèrent pas !

Six jours après le mouvement de grève

Au lendemain de la Journée internationale des travailleurs, samedi 1er mai, des centaines d’agents de la Protection civile ont manifesté, dans les rues d’Alger, la capitale, pour réclamer la prise en charge, concrète et totale, de leurs principales revendications socio-professionnelles, exprimées il y a une semaine.

Des revendications que le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement territorial avait affirmé, il y a quelques jours après le premier mouvement de grèves observés par ce corps, étudier et résoudre dès le lancement de l’étude «des lois fondamentales relatives à la Protection civile». Ce qui ne semble pas convaincre les pompiers, aussi, mobilisés sur le front de la lutte contre le Coronavirus depuis des mois. Lors de leur marche pacifique hier, les pompiers ont exprimé leur ras-le-bol et leur mal-être quotidien décliné au double rôle du pompier-citoyen, exercé dans des conditions difficiles. Six jours après, ils choisissent la voie de la manifestation pour attirer l’attention des autorités sur leurs mauvaises conditions de travail ainsi que le risque auquel ils sont confrontés régulièrement au cours de leurs missions.
Des raisons parmi d’autres qui ont incité les agents de la Protection civile à descendre dans la rue afin d’exhorter les pouvoirs publics à accélérer la concrétisation de leur liste de revendication, soumise la semaine dernière aux services concernés. Depuis une semaine, les pompiers ne décolèrent pas et refusent d’abandonner leur lutte pour leurs droits tant que les autorités ne répondent pas favorablement à leurs requêtes. En attendant, il semble que ce mouvement de protestation pourrait s’inscrire dans la durée. Après la grève observée à travers plusieurs wilayas, il y a six jours, les pompiers descendent dans la rue.
Peu avant 9h00 du matin, ce dimanche, les premiers groupes des agents de la Protection civile se réunissent à la place du 1er Mai, à proximité du siège de l’Union nationale générale des travailleurs algériens (UGTA), au milieu d’une importante présence des services de l’ordre, qui tentaient de recadrer le mouvement des pompiers et de les persuader d’interrompre leur manifestation. Sans résultats. Ils ont réussi, par la suite, à rejoindre, après plusieurs kilomètres de marche, le siège de la Direction générale de la Protection civile, située à Hydra, Alger où ils ont tenté d’interpeller les responsables du secteur sur le soutien de leurs revendications légitimes.
Rappelant que la Direction de la Protection civile a averti, la semaine dernière, ceux qui «ont lancés des appels à manifester sur les réseaux sociaux», les incitant à «ne pas mettre en péril la stabilité du pays dans cette conjoncture particulière», alors que le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’aménagement territorial a assuré que «les demandes et les revendications exprimées par les agents de la Protection civile sont étudiées au niveau central».
Parmi les revendications déjà exprimées par ce corps, lors du mouvement de grève et de contestation observé la semaine dernière, figurent «le relèvement de salaire de base de 15.660 à 24.000 da et de la valeur de point indiciaire de 45 à 90 da avec l’annulation de l’impôt sur le revenu et l’augmentation de la prime de rendement à 40%. Les pompiers ont marché, hier, malgré le contexte sanitaire exceptionnel et la présence policière accrue pour exiger des autorités la prise en charge de cette liste de revendications et leur assurer un cadre de travail plus adéquat pour accomplir leurs missions.
Samira Takharboucht