Les impératifs du Pr Riad Mahyaoui

Covid-19

La mesure du confinement totale devrait être inévitable. Elle est déjà annoncée pour les prochains jours au rythme des risques quotidiens que la nouvelle vague de Covid-19 fait peser sur le planning initial relatif aux importations des vaccins contre l’épidémie du coronavirus se trouve désormais confronté à des retards et des imprévus en Algérie. C’est ce qu’a révélé à nos confrères de la radio chaîne III, le professeur Riad Mahyaoui. De fait, ce praticien établit un constat d’échec de la stratégie préconisée par les autorités sanitaires nationales. «Les opérations d’acquisition de vaccins sont toujours à le traine et la situation épidémiologique risque de se compliquer davantage.

La recrudescence des contaminations constatée depuis le début du mois de Ramadhan se prolonge. C’est la recrudescence de l’épidémie à l’échelle mondiale qui a engendré une forte demande et de grandes pressions sur les laboratoires producteurs de vaccins. Cette situation n’est guère favorable à l’Algérie », a-t-il estimé Il a précisé que de nombreux paramètres empêchent la livraison des vaccins à temps.. Justifiant les carences dénoncées par de nombreux professionnels de la santé, le professeur Riad Mahyaoui a évoqué les problèmes rencontrés par le mécanisme Covax, initiative onusienne pilotée par l’Organisation mondiale de la santé, dont le but est d’assurer un accès équitable au vaccin pour tous les pays, qui, selon lui, est confrontée à la non-disponibilité des vaccins, ce qui ne lui a pas permis d’honorer ses engagements jusqu’à l’heure actuelle. Même le système Covax souffre un peu de ce handicap. Plusieurs scientifiques de différents niveaux rejoignent cet avis. Selon eux, la situation est générée par le non-respect des gestes barrières. Ce qui a pour conséquence les mesures de confinement déjà prises par le gouvernement qui à défaut de convaincre par la sensibilisation, devrait se lancer, prochainement sur trois fronts : médical, économique et de communication. Médical, car il faut soigner les malades tout en contrôlant la propagation du virus, en maintenant les systèmes de santé à flots. Économique, en donnant un nouveau souffle aux mesures drastiques de confinement, déjà prise tout en trouvant des solutions pour que la population puisse continuer à se nourrir, et les travailleurs à être payés. Mais comment approvisionner les services essentiels marchés, centres commerciaux, banques, pharmacies, hôpitaux. dans un contexte de confinement total ? Et enfin, sur le plan de la communication, informer sur les modes de transmission, gérer la psychose, et amener la population à adopter certains comportements. Qu’il s’agisse de se laver les mains, de respecter la mesure de distanciation personnelle, de s’empêcher de participer aux rassemblements publics sous prétexte de prier et surtout, d’éviter de se serrer les mains dans un pays où cette tradition est incontournable. Pour l’heure, on en est encore aux statistiques du nombre des cas enregistrés, des régions confinées et celles épargnées. Le niveau d’incivisme se développe chaque jour un plus en l’absence de sérieux rappels à l’ordre des autorités. De jour comme de nuit, les commerces tout genre font le plein. Face à la ruée et dans une tentative d’éviter les vols, plusieurs baissent rideaux pour trier leurs clientèles des deux sexes. D’autres, ils se posent en rebelles contre l’ordre établi. Ils organisent des tournées en ville pour, acheter des cigarettes, des médicaments, acquérir des friandises ou des sucreries spéciales ramadan surtout, travailler. Bon nombre estiment que le confinement ne les concerne pas et qu’ils trouvent leur bol de chorba quotidien dans leur travail quotidien. Il reste que la mesure coercitive par le confinement ou toute autre forme n’est pas garantie. A-t-on les moyens de faire le suivi de tous ceux qui doivent l’être, et d’empêcher que les consommateurs se sauvent de la mise en quarantaine ? Les tests sont-ils disponibles à grande échelle ? Le système de corruption ne va-t-il pas laisser les mailles du filet grandes ouvertes ? Les équipements dont les masques, combinaisons et gants destinés à la protection des personnels des citoyens sont disponibles pour éviter le maximum de contaminations, reste à savoir si les effectifs des services sanitaires sont en nombre suffisant pour répondre à la demande. La également comme pour le vaccin, la question reste posée quant à savoir si ces effectifs sont suffisamment sensibilisés s pour adopter un comportement intelligent ? Poser ces questions signifie-t-il vouloir perturber l’ordre public ? En effet, les réflexes totalitaires apparaissent également en vue de contrôler l’information. D’ailleurs, on voit comment la propagande chinoise commence aujourd’hui à faire admettre au monde entier que la crise est sous contrôle. Mais reflète-t-elle la réalité ? Toutefois, cela pourrait inspirer certains démocrates de pacotille à profiter du coronavirus pour faire le ménage dans les réseaux sociaux : Le Pr Riad Mahyaoui en a fait allusion dans ses questions lors de son passage radiophonique à la radio CH.III. Il faut dire que dans notre pays, on nous s appris que comme dans la lutte contre la corruption, les mauvais sont toujours ceux du camp d’en face. La communication sera un élément important, aussi bien dans le contenu des messages, que dans la façon dont ces messages sont partagés. L’État doit donc mettre en place une communication mature, professionnelle et rassurante, destinée à appuyer des actes qui doivent être pertinents.

A .Djabali