Une jeune femme s’immole par le feu à Khenchela

Expulsée de son logement

Les habitants de la wilaya de khenchela sont sous le choc après qu’une jeune femme s’est donnée la mort par immolation au sein même de son appartement. La victime s’est aspergée d’essence et à mis le feu au moment même ou les forces de police se sont introduit chez elle pour procéder à son expulsion, consécutivement à un arrêté de justice.

Selon des sources qui restent à confirmer, la défunte qui a perdu son époux n’a pas trouvé de logement de location dans le chef-lieu de la wilaya de Khenchela ou dans la daïra de Kaïs, s’est déplacée dans la commune lointaine de Bouhmama où elle a acheté un appartement de l’ancien locataire. Ce logement fait partie du patrimoine de l’Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI). L’achat de ce logement s’est fait uniquement entre le locataire bénéficiaire du logement et la défunte. Un document aurait été signé par la défunte et le locataire de ce logement portant la somme versée à ce Monsieur. Même si cet état de fait est illégal, cette procédure se fait à travers l’ensemble du territoire national. Certains bénéficiaires, dans la cadre social, trouvent le moyen de vendre l’appartement dès que son nom apparait sur la liste des bénéficiaires. Selon des témoignages, la défunte et ses quatre enfants vivaient tranquillement dans cette commune et ce malgré l’éloignement de ses parents et de ses proches. Les mêmes témoins indiquent que la défunte a fait l’objet d’harcèlement à plusieurs reprises par des voisins qui habitaient dans le même quartier. Aucune enquête n’a été ouverte par le autorités locales pour confirmer ou infirmer les allégations des plaignants. La situation s’est dégénérée lorsqu’une pétition a été signée par les locataires accusant la défunte de s’adonner (selon eux) à certaines choses suspectes. Les plaignants auraient même ajouté du piment à la sauce déjà salée, indiquant qu’elle aurait reçu chez elle un homme inconnu. Des amies et des connaissances de cette dame qui habitaient la petite commune de Bouhmama réfutent les accusations portées contre la défunte. Plus grave encore, les mêmes personnes ont fait savoir que les la dame en question aurait été harcelé sexuellement par certains individus qui avaient signé la pétition. Des prises de bec ont éclaté entre la dame et ses individus à plusieurs reprises. Après la pétition, la dame aurait tapé à toute les portes pour expliquer qu’elle était victime d’harcèlements et que les accusations portées à son encontre sont totalement mensongères. Destinataire de la pétition signée contre cette dame, les services de l’OPGI ont décidé d’expulser la dame en question. Cette dernière a refusé de quitter le logement en question indiquant qu’elle a vendu des parcelles de terrain de son défunt époux pour mettre ses enfants sous un toit. Ne l’entendant pas de cette oreille, les responsables de l’OPGI de Khenchela ont saisi le tribunal afin de l’expulser. Seule contre tous, la défunte a reçu une décision d’expulsion du tribunal. Cette dernière qui n’a pas d’autre lieu où elle pourrait déménager n’a pas quitté le logement en question. Le procureur de la République qui a réquisitionné la force publique pour procéder à l’expulsion de la dame et de ses enfants. Selon plusieurs témoins, lors de l’opération d’expulsion, la dame s’est barricadée chez elle avec ses enfants et n’a pas voulu abdiquer aux instructions des forces de police pour sortir de la maison. Elle a même fait savoir qu’elle se donnait la mort par immolation si toutefois, la forces est employée contre elle. Les mêmes témoins ont indiqué que l’ordre a été donné pour rentrer par la force dans l’appartement pour faire évacuer la femme et les enfants de l’appartement. C’est à ce moment-là que le drame a eu lieu, la jeune femme a mis ses menaces à exécution et ce en allumant le feu. La femme qui s’est aspergée de l’essence a été gravement atteinte et le feu a décoré son corps. Le drame s’est produit devant les enfants de la défunte ont raconté des témoins. Un policier aurait même été touché par le feu à la main, a-t-on appris. Evacuée en urgence aux services des urgences, la jeune femme a succombé à ses blessures. L’information qui s’est propagée dans la paisible ville de Bouhmama a bouleversé ses habitants. La colère fut grande également chez les citoyens et les dirigeants de la société civile au niveau du chef-lieu de wilaya. « La défunte s’est immolée par le feu certes mais en réalité, elle a été tuée», ont déclaré les habitants qui sont toujours sous le choc. Nous y reviendrons.

Moncef Redha