Licenciements et attaques en justice de 230 pompiers

Le ministère de l’Intérieur réagit à chaud !

Après une journée de protestation mouvementée et troublée par l’intervention des forces de l’ordre, le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire a réagi et décidé de sanctionner, «sévèrement», les agents de la Protection civile qui ont manifesté, dimanche dernier, à Alger, pour réclamer la réalisation de «leurs revendications socio-professionnelles».

Les autorités passent de l’avertissement à l’exécution. Ils ont décidé de licencier et d’ester en justice « 230 agents de la Protection civile (PC), ayant observé un mouvement de protestation contraire au Statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de la Protection civile», a indiqué un communiqué du ministère. Une décision prise, selon la même source, en application des «article 28 et 29 du décret exécutif n° 11-106, du 6 mars 2011, portant Statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de la Protection civile, et après la flagrante et grave violation, par certains agents, des dispositions des deux articles suscités», rappelant que le même département avait affirmé, en réaction au mouvement de grèves observé la semaine dernière, examiner toutes les revendications de ce corps.
Alors que la Direction générale de la Protection civile, quant à elle, a durci le ton et les a appelé à «renoncer au mouvement de protestation», qu’elle considère comme une grave violation. Suite à cette «mouvement incontestable», le ministère a décidé de prendre des mesures extrêmes et dissuasives par «la suspension, dans un premier temps, de 230 agents en application des dispositions de l’article 173 du Statut général de la Fonction publique, avec engagement de poursuites judiciaires, dans un deuxième temps», estimant qu’«il s’agit d’une trahison aux obligations et responsabilités qui leur incombent, dont l’objectif principal est d’attenter à la stabilité et d’entacher la crédibilité de ce corps».
Pour rappel, les agents de la Protection civile appellent depuis plusieurs semaines les autorités à prendre en charge leur revendications socio- professionnelles «légitimes» et de reconsidérer leur statut particuliers. «Ces revendications entrent dans le cadre du statut particulier spécifique aux agents de la Protection civile et seront prises en considération, à l’occasion de l’ouverture du débat sur ce statut particulier», a déclaré la direction générale, il y a une semaine, sans donner de date. Elle les a appelé à faire «preuve de discipline et de responsabilité», tandis que le ministère de la tutelle a réitéré son appel, avant-hier, à ces travailleurs à «ne pas céder aux voix tendancieuses qui visent à déstabiliser cette institution publique régulière, objet de tout respect et reconnaissance».
Samira TK