Sites inondables : plus de 865 points noirs identifiés en Algérie

Une commission technique envoyée à la zone sinistrée, Béni Slimane

Les fortes averses orageuses qui se sont abattues, ces deux derniers jours, sur plusieurs wilayas du pays, ont provoqué d’importantes inondations, des coulées de boue, des érosions et des débordements des cours d’eau. Ces pluies torrentielles ont entraîné de graves dégâts matériels et fait six morts, en quelques heures de précipitations.

La wilaya de Médéa a été durement touchée par les inondations de ces deux derniers jours. L’eau a infiltré les maisons et différentes infrastructures, submergé les rues et emporté sur son passage des voitures et plusieurs personnes, secourues de justesse par les pompiers. Suite à ces intempéries qui ont balayé la commune de Béni Slimane, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud, s’est rendu sur place, au lendemain du drame, pour s’enquérir de l’ampleur de la catastrophe, assurant, l’envoi d’une commission technique dès hier mercredi, «afin d’étudier de près le problème des inondations auquel est confronté la ville et essayer d’apporter des solutions à cette menace». Des solutions pratiques et urgentes s’imposent en raison du risque croissant des inondations qui menace l’Algérie depuis des années.
Plus de 865 sites inondables ou des zones les plus vulnérables aux inondations sont identifiés en Algérie, selon les déclarations faites, avant-hier, par M. Abdelhamid Afra, délégué national aux risques majeurs au ministère de l’Intérieur, à la télévision nationale. Il a qualifié les torrents violents qui ont touché la commune de Béni-Slimane «de phénomène anormal», précisant que la région a enregistré un cumul record et remarquable des précipitations tombées en très peu de temps. «Un phénomène exceptionnel», selon lui. Aujourd’hui, le scénario des inondations d’Oued Meknasa (Chlef) se répète avec une plus grande intensité. Rappelant que l’épisode de crue, à l’origine du débordement du Oued, a fait sept (7) victimes et causé la fermeture des routes et surtout la panique et l’inquiétude des riverains.
Deux mois après ces inondations «impressionnantes», la commune de Béni Slimane se noie sous les eaux de pluies. Ce qui explique l’inquiétude des autorités qui doivent agir vite et mettre en place une politique ferme de prévention contre les risques d’inondation. Difficile à improviser, mais indispensable pour réduire le risque des inondations et promouvoir un aménagement durable des zones à risques. C’est l’objectif de la commission technique envoyée dans cette zone sinistrée, «formée de spécialistes, pour étudier le problème d’inondation qui a touché la ville de Béni-Slimane et réfléchir à actualiser les anciennes études, de sorte à éviter la reproduction des inondations dramatiques de lundi soir», a expliqué M. Beldjoud, en marge de son déplacement dans cette commune en compagnie d’une importante délégation ministérielle.
Cette dernière s’est rendu au «domicile de l’une des victimes des inondations ou les membres de la délégation ont présenté, au nom du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, leurs condoléances à la famille et les proches de la victime», a rapporté l’APS. Le ministre de l’Intérieur a promis de prendre en charge le remboursement des «propriétaires de véhicules endommagés au cours de ces inondations, dont le nombre est estimé à 132 véhicules, par le biais des assurances automobiles», assurant, à ce propos, qu’»une commission locale entamera, au plus vite, le recensement des dégâts matériels occasionnés, afin de programmer des projets et des actions pour réparer les effets de ces intempéries». Il a annoncé, également, la prise en charge «immédiate des familles des quatre victimes des inondations qui se sont produites à Béni-Slimane et des citoyens dont les commerces et véhicules ont été endommagés».
Samira Takharboucht