Des œuvres littéraires sur les massacres du 8 mai 1945

Histoire

Les massacres du 8 mai 1945 ont été abordés par certaines œuvres littéraires, dont la majorité ont été écrites par des écrivains originaires de la ville de Sétif ayant vécu ses évènements tragiques durant leur jeune âge ou entendu parlé dans leur entourage, où qui ont même conduit certaines d’entre eux en prison, toutefois, cet incident, qui reste réservé aux livres d’histoire, a été rarement le sujet des œuvres littéraires.

Dans son œuvre célèbre «Nedjma», l’écrivain Kateb Yacine a abordé ces massacres à travers quelques chapitres dans lesquels il a évoqué sa participation, à l’âge de 16 ans, à ces manifestations, son incarcération et sa condamnation à mort. Par ailleurs, le roman «Talghouda» de l’écrivain Omar Mokhtar Chaalal a mis la lumière sur ces massacres et raconte une partie de la biographie et de la lutte du journaliste et militant dans le mouvement national, Abdelhamid Benzine (ami de Kateb Yacine) durant la période entre 1931 et 1945. Une partie de ce roman a été dédiée à la participation de Benzine à ces manifestations à Sétif après la fin de la Seconde guerre mondiale sous la direction du mouvement des Amis du manifeste et de la liberté, lesquelles avaient pour objectif de rappeler les promesses faites par les Français aux Algériens et aux autres peuples colonisés concernant le droit à l’autodétermination.
La réaction de l’occupant français fut sévère pour Benzine et l’a forcé à quitter la ville avant de revenir après que les choses se soient calmées. Il a été incarcéré et torturé avant d’être remis en liberté en 1946. Parmi ces œuvres «Houba et la quête du Mahdi attendu» d’Azzedine Djellaoudji qui s’est penché sur l’émergence du mouvement national à Sétif ainsi que la prise de conscience chez ses habitants en particulier et les Algériens en général. Cette œuvre a traité en détaille les massacres du 8 mai. Ces massacres sont en général absents dans la littérature algérienne aussi bien arabophone que francophone.
Les romans se sont contentés de faire allusion à ses massacres. Pour le critique Mohamed Sari, ces massacres constituent un évènement tragique qui a été traité plus dans les textes historiques que ceux littéraires». L’écrivain Mohamed Benziane estime, de son côté, que le non traitement de cet évènements dans des romans est dû à plusieurs facteurs dont le fait que le roman algérien n’a apparu que durant les années 1940.
R. C.