Durant le mois de Ramadhan en cours, le volume de déchets ménagers a augmenté «de 10% par rapport à la moyenne enregistrée les mois précédents de l’année estimée à 1,12 million de tonnes par mois», selon l’étude menée par l’Agence Nationale des Déchets (AND). Alors que le mois sacré de cette année est marqué par une longue période de pénurie de produits alimentaires et la flambée constante des prix  sur le marché national.
Les Algériens semblent restés fidèles à leurs mauvaises habitudes alimentaires, à la surconsommation et au gaspillage. Selon cette analyse «le taux de gaspillage alimentaire s’est élevé à 19% du total des déchets ménagers produits pendant le Ramadhan en cours, qui se compose également de déchets ultimes non recyclables (53%) et de déchets d’emballages en plastique et en papier (23%)». Durant les deux premières semaines du mois de Ramadhan, les Algériens ont  consommé près de 1.000 tonnes de pain.  Certains experts veulent mettre en cause le prix du pain subventionné par l’Etat et n’ont pas hésité à recommander la révision de la politique de subvention de produits alimentaires.
La suppression des subventions publiques, sans prise en compte du contexte social et financier des ménages  algériens pourrait aggraver la crise sociale et creuser l’écart social. C’est ce que craignent certains experts qui s’opposent à cette proposition, mais plaident pour des subventions plutôt ciblées qui profiteront aux personnes mal loties, nécessiteuses. Excluant ainsi les riches qui profitent aussi de cette facilitation, alors qu’ils peuvent contribuer autrement au soutien des classes pauvres.
L’exemple du pain est celui qui se répète le plus. Les Algériens achètent plusieurs baguettes de pain par jour sans pour autant les consommer. Le reste est jeté dans des poubelles. Ce qui est aussi «inacceptable». «L’Algérie  a gaspillé 534 tonnes de pain pendant la première semaine du Ramadhan et  494 tonnes la deuxième semaine du même mois», a indiqué la même étude. Cette dernière a noté que «l’augmentation enregistrée de la quantité de déchets pendant le Ramadhan, estimée à 10 %, comprend les déchets alimentaires et les matières plastiques à usage unique». Malheureusement, ce phénomène s’étend à tous les autres secteurs et menace la santé publique et l’environnement, en l’absence d’une stratégie nationale de lutte contre cette mauvaise habitude.
Le recyclage et le tri des poubelles deviennent une nécessité pour lutter contre ce fléau.  Pour étudier et évaluer l’étendue de ce phénomène au niveau national, «l’AND compte réaliser une autre étude sur le gaspillage dans tous les secteurs, y compris industriel, agricole et touristique, en vue de mettre en place un plan national visant à endiguer le gaspillage sous toutes ses formes», a révélé la même analyse.
Samira Takharboucht