Appel à la mise en place d’un fonds de compensation

Soutien aux entreprises impactées par la Covid-19

Le président de l’Association des céramistes algériens, Mohamed-Moncef Bouderba, a appelé hier lors de son intervention sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, à la mise en place d’un fonds de compensation afin de combler le déficit des entreprises lourdement impactées par la pandémie de la Covid-19.

Sur la situation des entreprises par rapport au contexte sanitaire, le président de cette organisation patronale estime que la Covid-19 a fouetté certains secteurs notamment l’industrie pharmaceutique qui a fait un bond important sur le plan des investissements. Le secteur des hydrocarbures également profite d’une embellie des prix du pétrole. «Ce qui donne à l’Algérie une ouverture intéressante pour des investissements et surtout pour le transfert de technologie. Cela peut également donner à l’Algérie une aisance financière pour pouvoir souffler sur le plan social, couvrir les déficits et s’inscrire dans un véritable plan de relance de l’économie». Affirmant que les secteurs du bâtiment et de céramique sont fortement impactés par la pandémie, M. Mohamed-Moncef Bouderba a révélé que «les céramistes ont perdu 60% de leur chiffre d’affaires durant la crise sanitaire».
Dans ce sens, l’intervenant a ajouté que «le secteur du bâtiment a souffert cruellement de cette pandémie de la Covid-19 pour des raisons techniques : on ne pouvait pas transporter la marchandise, nos employés n’avaient pas accès à nos unités de production… Nous avons été pénalisés sur le plan pratique.» En revanche, une reprise timide à été constatée à partir de juin 2020, grâce, a-t-il ajouté à l’intervention du Gouvernement qui a permis la reprise de l’activité. «A partir de juin 2020, le Gouvernement a été sensible à nos messages et nous a permis de reprendre notre activité et de tenir nos engagements par rapport à nos employés et au marché algérien», note-t-il au passage. A cet égard, Mohamed-Moncef Bouderba a appelé le Gouvernement à soutenir le secteur du BTPH. A ce propos, il a ajouté que «ce qui nous préoccupe actuellement c’est la relance de l’habitat social et promotionnel. Le logement promotionnel a continué à fonctionner durant la crise sanitaire, c’est d’ailleurs ce qui nous a permis de rester en vie, mais il faut que le Gouvernement relance les grands projets de logements initiés en 2018 et 2019». «Il faut que le Gouvernement relance le bâtiment car, comme le dit si bien l’adage, quand le bâtiment va, tout va», a-t-il insisté.
Le patronat attend beaucoup du projet de loi de Finances complémentaire de 2021 (PLFC), présenté, la semaine dernière, en réunion du Gouvernement. Pour le président de l’Association des céramistes algériens, «un fonds de compensation viendrait combler le déficit des entreprises frappées lourdement par la crise sanitaire du Covid-19, sur tous les plans, financier, social, des investissements et des projections sur 2022.» Il propose, à l’occasion que les modalités, les techniques d’application et les montants alloués à ce type d’opération de soutien à l’économie algérienne «soient discutés et négociés entre patronat, syndicat et Gouvernement dans le cadre d’une tripartite pour défendre les intérêts de tous les protagonistes.» Le PLFC prévoit une importante hausse du budget de fonctionnement et une augmentation moindre du budget d’équipement.
Mohamed-Moncef Bouderba estime de parer à l’urgence sociale, mais il aurait souhaité que la plus grande part de cette compensation revienne aux investissements productifs et non pas au budget de fonctionnement. «Ça aurait été un message fort de nos gouvernants, d’abord de rupture avec les anciennes méthodes, mais en même temps, un signal pour dire que l’Algérie se dirige vers plus d’efficacité économique, car en définitif, lorsqu’on créé des emplois et de la richesse, c’est le Gouvernement qui est gagnant à travers la fiscalité induite», a noté le chef d’entreprise. Par ailleurs, Mohamed-Moncef Bouderba a appelé le patronat à s’unir et à se mobiliser pour être plus audible.
«C’est bien de donner des avantages aux starts-up et aux énergies renouvelables, mais il faut aussi accorder des avantages aux secteurs qui ont donné des résultats, qui exportent et qui offrent de bons retours sur l’investissement», souligne le président de l’Association des céramistes algériens, qui plaide pour son secteur d’activité. Selon lui, «il y a des opérations d’exportation qui sont lancées vers l’Afrique et surtout, vers le Moyen-Orient qui offre un grand potentiel pour la céramique algérienne. Nous pouvons tabler sur 500 ou 600 millions de dollars d’exportations d’ici la fin 2021.».
Manel Z.