Exclure le pouvoir de l’argent

Gestion des affaires publiques

Dépassements dans la gestion des affaires publiques, corruption, népotisme, dilapidation du denier public, bureaucratie, telles sont les pratiques négatives enregistrées ces dernières années, qui ont impacté négativement la nature de la gouvernance dans le pays et entamé la confiance du citoyen dans les institutions de l’Etat.

Ce constat a été établi par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, qui a présidé dimanche le lancement des travaux d’une journée d’étude sur «L’éthique dans l’administration et l’entreprise publique», organisée par le Conseil national économique, social et de l’environnement (CNES) et l’Ecole nationale d’administration (ENA), en présence de membres du Gouvernement, de Conseillers du président de la République, de responsables des organismes publics, de gestionnaires d’entreprises publiques et d’enseignants, ainsi que d’élus locaux, d’acteurs de la société civile et de représentants d’organisations syndicales et du patronat. Pour le Premier ministre, la moralisation de la vie publique et du service public, en particulier, passe impérativement par un diagnostic «minutieux et objectif» du phénomène de la corruption, de ses ramifications et de ses véritables causes et l’identification des dysfonctionnements et des comportements déviants, qui ont toujours été une principale source de préoccupation dans notre société».
Le Premier ministre a rappelé que le Président Abdelmadjid Tebboune a souligné «la nécessité de renforcer la transparence, de lutter contre la corruption et de proposer des mécanismes permettant d’éviter les conflits d’intérêts entre l’exercice des responsabilités publiques et la gestion des affaires, afin de soustraire la gestion des affaires publiques au pouvoir de l’argent». Partant, a-t-il ajouté, cet axe a bénéficié d’un intérêt particulier dans le récent amendement constitutionnel qui prévoyait la création de la Haute Autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption, en sus de la création, par le président de la République, du «Médiateur de la République», pour l’amélioration du service public et une meilleure prise en charge des préoccupations des citoyens.
Abdelaziz Djerad a salué les instructions données par le président de la République dans ce sens et que le «Gouvernement tend à mettre en œuvre». Ces instructions portent sur la mise en place de cellules d’écoute des citoyens ainsi que la prise en charge de leurs préoccupations au niveau des instances et administrations centrales et locales relevant des différents secteurs, sachant que des mécanismes de communication ont été élaborés, à l’instar des plateformes numériques et des bureaux d’écoute et de prise en charge des préoccupations des citoyens et des opérateurs économiques, a-t-il précisé.
Le Premier ministre, a rappelé le contexte marqué par la crise complexe et multidimensionnelle que traverse notre pays, comme tous les autres pays, et qui touche aux valeurs, aux mentalités et aux comportements, soulignant l’intérêt croissant des citoyens, des opérateurs économiques et des partenaires sociaux pour la nécessaire réforme de l’administration publique, dans le cadre du processus de réformes engagées dans le pays, pour rompre avec les pratiques négatives. La restauration de cette confiance perdue est «une condition sine qua non pour la réussite de toute politique de développement», a-t-il affirmé, précisant qu’une telle entreprise «passe par l’amélioration de la relation administration- citoyen à travers un service public de qualité, et l’écoute de ses préoccupations et des solutions adaptées à ses problèmes».
L. A.